Abengourou, 15 oct 2025 (AIP) – Des pisciculteurs venus de plusieurs localités du pays ont bénéficié, du vendredi 9 au mardi 14 octobre 2025 à Abengourou, d’une formation pratique sur la production de semences de tilapia et de silure, dans le cadre du projet “Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT II), sous la composante « Fish compact ».
Cette initiative, mise en œuvre par l’organisation Interaquacole à travers le projet Watch Fish, bénéficie de l’appui financier de la Banque africaine de développement (BAD). Elle vise à renforcer les capacités techniques des pisciculteurs et à diversifier les espèces produites, jusque-là dominées par le tilapia.
Selon le président du Comité d’administration de l’Interprofessionnelle aquacole (Interaqua), Salif Sawadogo, l’objectif est d’encourager la production massive de larves et d’alevins de silure afin de répondre à une demande croissante. « Jusqu’ici, nous faisions uniquement du Tilapia. Or, il y a aussi une forte demande en silure. Il est temps de proposer d’autres espèces pour mieux satisfaire les consommateurs », a-t-il déclaré.
La formatrice, Diakité Salimata épouse Traoré, spécialiste de la reproduction du silure, a partagé son expertise sur les techniques d’extraction et d’éclosion des œufs pour obtenir des alevins viables.
Le président de la société coopérative Scoopema, Koffi Noël, planteur de café et de cacao devenu pisciculteur par passion, a salué les enseignements reçus. « J’ai appris comment le silure se reproduit, comment faire éclore les œufs et produire les larves », a déclaré M. Koffi, qui a loué les avantages d’un métier qu’il pratique depuis 35 ans. Il a toutefois plaidé pour la réduction des taxes sur les aliments qui sont “très coûteuses” et la facilitation à l’accès aux crédits bancaires. »
Le secrétaire général de la coopérative des éleveurs de poissons d’Agboville, Xavié Ayé, avec 17 années d’expérience dans la filière, a salué l’initiative et les nouvelles connaissances acquises.
« Nous avons appris à sélectionner les géniteurs, à effectuer les injections nécessaires et à recueillir les œufs pour les amener à l’éclosion». Il a également encouragé l’organisation régulière de ce type de formation, qu’il considère comme une opportunité pour le développement de la filière en Côte d’Ivoire.
Cette session s’inscrit dans une série de formations similaires prévues à Soubré, Danané et Daloa, avec pour objectif d’étendre les compétences techniques des pisciculteurs à l’échelle nationale.
La deuxième phase du programme Technologies pour la transformation de l’Agriculture africaine (TAAT II), lancée en 2022 par la Banque africaine de développement (BAD), a pour but d’augmenter la productivité et la sécurité alimentaire sur le continent, en diffusant des technologies éprouvées auprès des petits exploitants.
TAAT II ambitionne de produire 120 millions de tonnes supplémentaires de denrées alimentaires, de doubler la production des cultures, de l’élevage et de la pêche, et de sortir 130 millions de personnes de la pauvreté.
(AIP)
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