Abidjan, 14 mai 2025 (AIP) – Une conférence de presse suivie d’un panel a été organisée le mercredi 14 mai 2025 au siège de la Coordination africaine des droits de l’homme pour les armées (CADHA), à Abidjan Plateau, dans le cadre de la mission d’étude du Centre international de recherche sur la prévention des enfants soldats (CIRPES) en Côte d’Ivoire.
Cette mission qui se déroule du 11 au 18 mai vise à analyser et documenter le modèle ivoirien de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des enfants soldats.
Basé au Maroc, le CIRPES conduit cette initiative dans le cadre de son plaidoyer pour l’adoption d’un cadre juridique africain contraignant, en vue de garantir le retour immédiat, sécurisé et durable des enfants enrôlés de force par des groupes armés. Ce plaidoyer repose sur des statistiques alarmantes car plus de 473 millions d’enfants vivent dans des zones de conflit dans le monde, dont au moins 120 000 enfants soldats en Afrique, selon les données des Nations Unies publiées en novembre 2024.
« Nous sommes en Côte d’Ivoire pour une mission d’une semaine afin de comprendre le modèle de réussite ivoirienne en matière de DDR. Nous aurons la chance de rencontrer madame la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant ce jeudi, puis de visiter l’Académie de guerre pour présenter nos recherches aux jeunes officiers et partager notre savoir-faire avec la communauté académique, médiatique et communautaire ivoirienne », a déclaré le président du CIRPES, le professeur Abdelkader Filali.
Pour le commandant de l’Ecole préparatoire militaire technique (EMPT) de Bingerville, le colonel Blé Tanoh Séraphin, et point focal du CIRPES en Côte d’Ivoire, cette mission est une opportunité de valoriser l’expérience nationale.
« Ma mission est de jouer un rôle de facilitateur et de mettre en lumière le cas d’école que représente la Côte d’Ivoire en matière de désarmement, de démobilisation, de réinsertion et de prise en charge des enfants en situation difficile. Plus de 6 000 enfants ont été réinsérés, ce qui a permis à notre pays d’être cité en exemple par les Nations Unies. Le CIRPES vient à la rencontre des acteurs techniques pour agréger ces données et en produire des études de référence. Comme l’a rappelé le professeur Filali, les Africains doivent parler au nom des Africains. La Côte d’Ivoire y gagne en autorité, en prestige et en expertise », a-t-il souligné.
Au cours de cette mission, des rencontres sont prévues avec les ministères de la Défense; de la promotion de la Jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique; de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, ainsi qu’avec le ministère des Affaires étrangères. Des visites de centres de réinsertion, des débats universitaires, un webinaire et une conférence magistrale à l’École de guerre de Yamoussoukro sont programmés pour le 16 mai, avec la participation de plusieurs officiers supérieurs africains.
La mission s’achèvera par la signature d’accords de coopération avec les structures ivoiriennes en charge du DDR, ainsi que par l’établissement de partenariats avec les Universités Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan et Alassane Ouattara de Bouaké. Ces accords s’inscrivent dans une dynamique panafricaine d’harmonisation juridique et opérationnelle pour la protection des enfants.
(AIP)
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