Yamoussoukro, 29 nov 2024 (AIP) – Des experts du monde de la recherche agronomique ont achevé ce vendredi 29 novembre 2024 à Yamoussoukro un séminaire présentant les premiers résultats du projet Cocoa4Future, visant à répondre aux grands enjeux auxquels est confrontée la cacaoculture ouest-africaine.
Ces enjeux, à la fois économiques, agronomiques et environnementaux, concernent notamment le changement climatique, les maladies des plantes et la volatilité des cours mondiaux.
Le séminaire a consisté principalement à partager les premiers résultats issus du projet Cocoa4Future et d’études antérieures sur le fonctionnement des systèmes de cacaoculture agroforestière en Côte d’Ivoire, et à discuter de leurs implications en termes de restauration forestière.
Évoquant la technique des barrières végétales comme l’un des premiers résultats « intéressants » de la recherche, le coordonnateur de Cocoa4Future, Dr Patrick Jagoret, a déclaré : « Nous avons maintenant assez de recul, après trois ou quatre ans, pour dire que ce sont des leviers techniques qui fonctionnent».
Cette technique consiste à entourer de nouvelles cacaoyères avec une barrière végétale, notamment le caféier et l’acacia. Ainsi, avant que les fourmis porteuses de maladies n’entrent dans la cacaoyère, elles traversent ces barrières végétales et y déposent leurs charges virales. Lorsqu’elles arrivent dans la cacaoyère, elles ne présentent alors plus de danger pour la parcelle.
« Ces barrières végétales visent à limiter la progression du swollen shoot dans les nouvelles cacaoyères », a souligné Dr Jagoret.
Les travaux de recherche ont également mis en évidence la régénération naturelle assistée comme un moyen efficace de lutte contre la déforestation.
« Il s’agit d’accompagner les producteurs dans la gestion des sauvageons, ces plantes qui poussent spontanément dans les cacaoyères. Nos travaux montrent que ces arbres présentent des performances agronomiques beaucoup plus intéressantes que ceux provenant des pépinières. »
Le projet Cocoa4Future a été lancé en février 2020 avec le soutien de nombreux partenaires institutionnels et académiques de Côte d’Ivoire et du Ghana. Les travaux, conduits en étroite collaboration avec les cacaoculteurs et les acteurs des filières cacao, permettent d’identifier des modèles de cacaoculture performants, résilients et durables dans un contexte incertain, tant sur le plan agroéconomique qu’écologique et climatique.
Cocoa4Future est un projet de recherche finalisée, dont la cellule de coordination est basée à l’École supérieure d’agronomie (ESA) de l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (INPHB).
(AIP)
gso/zaar