Abidjan, 12 dec 2024 (AIP)- Un panel de sensibilisation dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG), a eu lieu mardi 10 décembre 2024, à Yopougon-Kouté (Abidjan-nord), appelant les victimes à briser le silence, à l’action collective pour lutter contre les violences faites aux femmes, filles et adolescentes, et à promouvoir l’égalité de genre au sein des communautés.
L’événement, organisé par les ONG membres du réseau Voix Essentielles et placé sous le thème «Les défis liés à la prise en charge holistiques des victimes de VBG », a rassemblé des femmes et des hommes afin de les sensibiliser à l’importance de l’égalité entre les sexes, du respect des droits de l’homme, et à susciter des actions de synergies dans la prise en charge effective des victimes des VBG.
« Pour qu’il y ai une vraie prise en charge des victimes de VBG, nous demandons aux femmes de dénoncer avant que le pire n’arrive. Ne soyez pas des complices silencieuses», a déclaré Mme Judith Koffi, psychologue au Programme national de lutte contre les VBG au ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant (MFFE). Elle a insiste sur l’impératif de dire non au règlement à l’amiable des cas de violences.
Ces échanges ont permis de mettre en lumière les différentes violences subies par les femmes, notamment les violences physiques, sexuelles, psychologiques, et les pratiques traditionnelles néfastes telles que l’excision et le mariage forcé/précoce. Aussi, la prise en charge holistique comprend tout un processus, c’est-à-dire, financier, sociale psychologique, sanitaire… Les victimes sont appelées à dénoncer dans les centres sociaux, les postes de police, de gendarmerie et dans les associations de lutte contre les VBG.
“Si nous voulons réduire les cas de VBG, il est crucial que chacun prenne ses responsabilités. La dénonciation est un acte clé pour mettre fin à l’impunité et garantir une meilleure prise en charge des victimes. Nous appelons à une vigilance accrue des autorités locales et des acteurs sociaux pour identifier et aider les victimes », a ajouté l’experte en genre, Marie Louise Yao.
« Il est nécessaire de renforcer la compréhension et l’engagement des communautés pour combattre efficacement ces violences. Aussi, en tant que société civile, nous ne pouvons pas prendre sur nous de poursuivre les bourreaux, car les plaintes doivent venir des victimes elles-mêmes, ou de leurs parents lorsqu’elles sont mineures », a expliqué Mme Marie-France Kouadio.
Les 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le sexe constituent une campagne internationale annuelle qui commence le 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et dure jusqu’au 10 décembre, de la Journée des droits de la personne.
Cette activité de Voix Essentielles est le point d’orgue de toute une série de plusieurs missions de sensibilisation dans des villes que sont Agnibilékrou, Daloa, Agboville, San Pedro, Toumodi, Yamoussoukro et dans deux communes du District autonome d’Abidjan, à savoir, Cocody et Yopougon.
Selon les données du MFFE, près de 5 360 cas de VBG ont été recensés et pris en charge en 2023, un chiffre qui met en lumière la nécessité de continuer les efforts de prévention et de sensibilisation.
(AIP)
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