Abidjan, 08 mai 2024 (AIP)- Lors de l’atelier de restitution organisé mardi 7 mai 2024 à Abidjan Plateau par le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN), les journalistes ont été invités à relever les défis face aux chiffres non encore satisfaisants concernant la vaccination, la santé infantile et la malnutrition constatées sur toute l’étendue du territoire ivoirien.
Selon le responsable de la communication de la Direction de coordination du Programme élargi de vaccination (DC-PEV), Dr Yéboua Amoikon, les vaccins de routine sont complètement gratuits pour la tranche d’âge de 0 à 23 mois ainsi que pour les filles à partir de 9 ans pour le vaccin contre le cancer du col de l’utérus, et les femmes enceintes.
« De 2022 à 2023, plus de 4,7 millions personnes ont été vaccinées contre le PENTA 3 (tétanos, rougeole, cancer du col de l’utérus), à la faveur du programme social du gouvernement (PSGouv). Ce programme social concernait aussi le tétanos, la rubéole, la poliomyélite, la fièvre jeune, la rougeole, l’hépatite B… », a-t-il affirmé.
Cependant, il a relevé la faiblesse des chiffres par le non-respect du calendrier de vaccinations de routine des nourrissons par leurs mères, la sortie de l’éligibilité du fonds GAVI, l’insuffisance de supervisions du niveau central vers les structures décentralisées, la forte dépendance du financement par les partenaires de la plupart des actions…
Mais surtout, il a déploré le non-respect de la gratuité des vaccins dans nombre de centres de santé. « Tous les vaccins du PEV sont gratuits ! Celui qui prend de l’argent, dénoncez-le », a averti Dr Yéboua.
Pour ce qui concerne la malnutrition et la faim invisible, Dr Aka Bekroudjo du Programme national de Nutrition (PNN) a relevé que le problème est réel et constitue une menace sanitaire. « Notre objectif est de contribuer à l’amélioration de la survie et du mieux-être des populations vulnérables, en particulier les nouveau-nés, les femmes, les adolescents et les personnes souffrant de pathologies telles le VIH, le diabète, l’hypertension, etc. », a-t-il ajouté.
Cependant, il a démontré quelques embellies, car le retard de croissance chez les enfants de moins de cinq ans est passé de 29,8% en 2012 à 21,6% en 2016. Pour ce qui concerne la malnutrition aiguë, elle est passée de 7,5% en 2012, à 6% en 2016. La prévalence concernant l’allaitement maternel exclusif a progressé en passant de 23,5% en 2016 à 34% en 2021. « L’objectif du PNN est de mettre à échelle des interventions de nutrition à moindre coût pour un impact élevé chez ces populations cible », a-t-il soutenu.
La spécialiste en nutrition du bureau UNICEF Côte d’Ivoire, Mme Anne Marie N’da, recommande que pour la prévention de la carence de compléments micro nutritionnels, il faut un dépistage précoce pour une meilleure prise en charge. Elle a affirmé que l’Unicef apporte un fort appui dans les premiers aliments du nourrisson.
Cet atelier de restitution est l’une des recommandations du Forum des médias sur la vaccination et la nutrition qui s’est tenu à Lomé (Togo) du 21 au 23 novembre 2023. « L’objectif de ce sommet tenu dans la capitale togolaise était d’impliquer les médias et d’approfondir les connaissances des journalistes sur les questions de vaccination, de nutrition et de santé infantile dans 24 pays d’Afrique de l’Ouest, du Centre et de Madagascar », a expliqué la présidente du bureau local du REPMASEN, Bintou Sanogo.
(AIP)
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