Abidjan, 25 sept 2025 (AIP) – La Fédération nationale des sourds de Côte d’Ivoire (FENASSOCI) a invité le jeudi 25 septembre 2025, le secteur privé à recruter et à valoriser les compétences des personnes sourdes, lors d’une table-ronde organisée à Abidjan.
L’activité visait à mettre en lumière la problématique de l’employabilité des personnes sourdes, dont beaucoup, au sortir de leurs études, se retrouvent au chômage ou sont contraintes d’abandonner leur parcours scolaire, faute d’opportunités adaptées.
Ouvrant les travaux, le président du conseil d’administration de la FENASSOCI, Bony Maho Albert, a noté que l’accès à l’emploi est un droit fondamental dont sont souvent privés les sourds à cause de « barrières invisibles, de préjugés et de discriminations ». Il a plaidé pour une collaboration entre les entreprises, autorités publiques, société civile et personnes sourdes afin de créer « un changement durable ».
Placée sous le thème « Pas de droits de l’homme sans droit à la langue des signes : promouvoir l’accès des personnes sourdes à l’emploi dans le secteur privé », la rencontre a permis de rappeler l’importance des normes internationales de l’OIT, des politiques nationales du ministère de l’Emploi et des dispositifs d’accompagnement des PME pour une meilleure inclusion des personnes sourdes sur le marché du travail.
La directrice de la promotion des personnes handicapées, Mariame Silué Katiama, a rappelé les avancées juridiques en Côte d’Ivoire, notamment l’adoption de la loi n°98-594 du 10 novembre 1998, la ratification de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées en 2014, ainsi que la mise en place des commissions techniques d’orientation et de reclassement professionnel (COTOREP) dans les secteurs public et privé.
Elle a insisté sur l’obligation légale faite aux entreprises d’employer entre 1% et 2% de travailleurs handicapés selon leur effectif. « Sans droit à la langue des signes, les droits de l’homme demeurent incomplets », a-t-elle affirmé, avant d’appeler à l’édification d’une société ivoirienne véritablement inclusive.
Au nom du Guichet unique de développement des PME (GUDE-PME), Mme Annick Laure Yeo a présenté les opportunités offertes aux entrepreneurs sourds. « Être sourd, ce n’est pas la fin du monde, c’est une autre manière de voir la vie. Ils ont besoin d’être accompagnés pour exprimer leur potentiel », a déclaré la chargée d’études, insistant sur la nécessité d’un accompagnement pour faciliter leur insertion par l’entrepreneuriat et l’accès au financement.
Cette table-ronde a marqué la clôture des activités de la Journée internationale de la langue des signes, célébrée le 23 septembre. Cette Journée met en valeur cette langue comme vecteur de communication et promeut l’inclusion ainsi que l’égalité des droits des personnes sourdes en Côte d’Ivoire.
(AIP)
sbi/cmas