Aboisso, 10 sept 2024 (AIP)- La rentrée scolaire 2024-2025 est effective depuis lundi 09 septembre 2024. Pour faire face aux dépenses de cette rentrée scolaire qui se fait dans un contexte mondial de cherté de la vie, parents d’élèves et élèves tentent de trouver des astuces pour réduire les dépenses, une option pour le “moins cher”.
À quelques jours de la rentrée scolaire, le marché d’Aboisso est en pleine effervescence. Les parents, soucieux de limiter les dépenses, redoublent d’ingéniosité pour économiser sur les achats scolaires. Un magasin spécialisé dans la vente de chaussures en caoutchouc, est pris d’assaut. Les fameux modèles “lèkè”, réputés pour leur robustesse et vendus à des prix très accessibles, séduisent de nombreux parents.
Noëlle Amon, une parente d’élève, fait partie de ceux qui misent sur la qualité de ces chaussures abordables. Elle explique pourquoi elle a choisi cette option pour ses enfants : “Ces chaussures sont solides, elles peuvent être portées en toute occasion, à l’école comme à la maison”, a-t-elle affirmé.
Roxane Amangoua, une autre cliente, partage son avis. Elle aussi opte pour ces chaussures en caoutchouc, vantant leur durabilité. “Elles durent longtemps, c’est vraiment un bon investissement pour nous, les parents”, a-telle renchéri.
Cette demande croissante pour les “lèkè” fait le bonheur des commerçants, comme le souligne Lookman Salif, un opérateur économique du marché d’Aboisso.
“Les ventes explosent, ces chaussures à 1000 FCFA sont très populaires. Elles offrent une grande qualité pour leur prix. Il y a le lèkè real de madrid et Basile Boli “, a précisé M. lookman.
Outre les chaussures “lèkè”, un autre modèle, appelé “kito”, fait également fureur. Vendues à 2000 FCFA, elles attirent notamment les élèves pour leur design attrayant, comme le confirme Solange Palm, élève : “J’aime bien les kito, elles sont belles et pas chères”, lance Dame Amon.
Le sac scolaire, un autre élément indispensable de la rentrée, représente également une dépense importante. Face à la hausse des prix, les parents se tournent vers des articles de seconde main, perçus comme plus solides et économiques. Cependant, certains déplorent une légère augmentation par rapport aux années précédentes, comme le souligne Paul Assman, un parent d’élève.
“Les prix ont un peu augmenté, mais ça reste plus abordable que du neuf”, a fait savoir Paul avec un brin de sourire.
Anaïs Ekissi, une élève, partage cet avis en soulignant l’aspect pratique et économique des articles de seconde main. “Ça permet d’économiser un peu, surtout avec tous les frais qu’on a”, a rétorqué Ekissi.
Non loin des vendeurs de sacs, des commerçants proposent des tenues scolaires prêtes à porter, une option de plus en plus prisée par les parents. Rodolphe Kassi, père de famille, explique pourquoi il privilégie cette solution.
“C’est plus pratique et ça nous fait gagner du temps, pas besoin de passer par un couturier”, a confié M. Kassi.
N’goran Michel, commerçant de vêtements, confirme cette tendance, soulignant que de plus en plus de parents optent pour des tenues prêtes à l’emploi pour leurs garçons.
“Les parents préfèrent ça, c’est rapide et économique. Et ça permet d’éviter les faux rendez-vous de certains couturiers . »
Les couturiers du marché jouent également un rôle important dans cette période de rentrée. Ils réparent, ajustent et agrandissent les uniformes scolaires usés pour éviter aux familles d’acheter de nouveaux vêtements. Jacqueline Angoh, une élève, confie qu’elle est venue faire retoucher son ancienne tenue.
“Je préfère raccommoder mon ancien uniforme, c’est moins cher que d’en acheter un neuf”, affirme fièrement Jacqueline avant d’ajouter: ” Actuellement c’est difficile, les parents n’ont pas d’argent”.
Pour certains, les économies passent aussi par des solutions créatives. Dans une “librairie par terre”, un jeune entrepreneur propose des cahiers fabriqués à partir de rames de papier, une option choisie par des étudiants comme Sandrine N’guessan.
“Ces cahiers sont vraiment abordables et faits à partir de papier rame”, se plait Sandrine
Vincent Yao, un autre élève, apprécie également cette initiative.
“C’est une bonne idée, ça coûte moins cher que les cahiers vendus dans les librairies classiques”, fait-il savoir.
Juste à côté de lui, Emmanuel vient voir le libraire avec ses livres de 4è. Il vient les échanger contre des ouvrages de la classe de troisième .Pour y arriver, Emmanuel doit remettre en plus de ces anciens ouvrages une somme allant de 1000 FCFA à 2000 FCFA. Il réalise surement une économie en adoptant ce procédé.
Enfin, pour alléger le poids des dépenses, certaines familles s’organisent en associations. Une tontine, mise en place depuis plusieurs mois en partenariat avec la radio locale Bia FM, permet aux parents de se cotiser pour acheter le nécessaire scolaire. Lucien Noël, responsable de la tontine, se félicite de cette initiative solidaire.
“Cela permet aux familles de mieux préparer la rentrée sans trop de pression financière”, confie-t-il.
Alors que la rentrée approche a débuté depuis lundi, ces diverses stratégies d’économies permettent aux familles de faire face à l’augmentation du coût de la vie, tout en se préparant aux futures dépenses des fêtes de fin d’année.
(AIP)
akn/fmo
Par Noël Ahoulou
Chef du bureau régional de l’Aboisso