Abidjan, 13 sept 2024 (AIP)- Dans une adresse télévisée à la nation sénégalaise, jeudi 12 septembre 2024, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale, en vertu de l’article 87 de la Constitution.
Le chef de l’Etat s’est exprimé quant à la situation politique délicate dans laquelle il se trouve, avec un Parlement dominé par l’opposition, à commencer par le camp de son prédécesseur, Macky Sall. Même si selon les règles du Conseil constitutionnel, le chef de l’Etat devait attendre deux ans de législature pour pouvoir dissoudre l’Assemblée nationale, Diomaye Fayel a acté son choix ce jour.
Dans son message, Diomaye Faye accuse la majorité parlementaire de ramer à contre-courant de la volonté du peuple sénégalais et de promouvoir le culte du blocage. « Le gage d’une collaboration franche avec la majorité parlementaire était une illusion qui entrave la mise en œuvre du projet sur la base duquel j’ai été élu », a-t-il justifié.
« Je dissous donc l’Assemblée nationale pour demander au peuple souverain, les moyens institutionnels qui me permettront de donner corps à la transformation systémique que je leur ai promise. Aujourd’hui, plus que jamais, l’heure est venue d’ouvrir une nouvelle temporalité à notre quinquennat ». Selon le président, cette annonce a été faite en vertu de l’article 87 de la Constitution, et après avoir consulté le Conseil constitutionnel, le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale.
Cette annonce de dissolution n’est pas une surprise pour les populations car depuis des semaines, cette éventualité occupe la scène politique sénégalaise, tant la rupture entre le nouveau pouvoir et l’opposition s’est confirmée au cours des cinq derniers mois, provoquant une véritable paralysie législative.
Bassirou Diomaye Faye a donné quelques exemples, à savoir, le débat d’orientation budgétaire, annulé fin juin, après le boycott par les députés de la coalition de l’ex-président Macky Sall. Même scénario la semaine dernière, pour la proposition de supprimer le Haut Conseil des collectivités territoriales et le Conseil économique, social et environnemental, rejetée en bloc par les députés de l’opposition.
Le porte-parole de l’Alliance Pour la République, le parti de l’ex-président Macky Sall, Seydou Gueye, dénonce cet acte. « C’est une stratégie bien ridicule de la part du président Faye pour protéger le soldat Sonko, alors qu’il y a deux jours, l’Assemblée a voté à l’unanimité des textes de lois qui ont été proposés par le président de la République », soutient-il.
Avec cette annonce, le pouvoir en place dispose de deux mois pour organiser des législatives et convaincre les Sénégalais de voter, le dimanche 17 novembre, une nouvelle fois pour la rupture que veut incarner le camp du président Bassirou Diomaye Faye.
(AIP)
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