Abidjan, 19 sept 2024 (AIP) – Une table ronde s’est tenue jeudi 19 septembre 2024 à Abidjan-Cocody pour aborder la problématique de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), en mettant en lumière les répercussions néfastes des navires de pêche industrielle étrangers sur les ressources maritimes ivoiriennes et dans le Golfe de Guinée.
Cette table ronde qui a réuni des experts, ministres, parlementaires, dirigeants des institutions concernées et les Organisations de la société civile (OSC) porte sur le thème “Engagement des parties prenantes sur la sûreté et sécurité et les implications de la gouvernance des navires de pêche industrielle étrangers dans le domaine maritime de la République de Côte d’Ivoire”.
Elle a pour but de formuler des solutions durables pour contrer ces pratiques déstabilisatrices. Les discussions ont également porté sur les défis liés à la gestion des ressources halieutiques et la protection de la biodiversité marine face à l’exploitation illégale.
Cette rencontre qui a vu la participation du Ghana s’inscrit dans le cadre du projet “Promouvoir la transparence, la redevabilité et la capacité locale à faire face aux impacts déstabilisateurs des navires étrangers de pêche hauturière (DWFV) dans le Golfe de Guinée et les eaux de la Mauritanie” .
Il s’agit à l’issue des discussions de prendre un engagement qui mettra en évidence les objectifs du DWFV visant à améliorer la prise de décision et à renforcer la volonté politique d’apporter des changements dans le secteur de la pêche industrielle en luttant contre la participation étrangère et la pêche INN associée.
Selon le représentant du ministre des Ressources animales et halieutiques, Dr N’Gandi Kouadio, la pêche INN constitue une des principales menaces pour les ressources marines de l’Afrique de l’ouest, avec près de 790 000 T de poissons perdus chaque année à cause de ces pratiques illégales représentant des pertes économiques estimées à plus de deux milliards de dollars par an.
“La prolifération des navires de pêche hauturière étrangers dans nos eaux et l’insuffisance des régimes de gouvernance des pêches constituent une menace sérieuse à laquelle nous devrions répondre collectivement mais efficacement”, a-t-il fait savoir,
Il a indiqué que ces chiffres alarmants traduits un manque à gagner pour les économies et une menace réelle pour la sécurité alimentaire, la durabilité des écosystèmes marins et la survie des milliers de pêcheurs artisanaux dont les moyens d’existence sont mis en péril.
Dr N’Gandi a appelé à une mobilisation régionale et internationale autour de trois actions prioritaires, notamment la promotion de la transparence et de la redevabilité, la lutte contre la pêche INN et le renforcement des capacités locales.
Plusieurs thématiques ont meublé cette table ronde à savoir ” Aperçu de la pêche en Afrique de l’ouest- Impacts de la pêche INNDr”, ” Aperçu des évaluations MCS dans l’ensemble de l’Afrique de l’ouest” et “Secteur industrielle et nécessité d’un repositionnement en vue d’une plus grande appropriation nationale et régionale”.
Le projet DWFV est financé par le département d’Etat de l’ambassade des Etats-Unis à Accra et mis en œuvre par le Centre pour le droit maritime et la sécurité en Afrique (CEMLAWS) Afrique ainsi que le Centre pour la gestion côtière (CCM) de l’université de Cape Coast au Ghana, en partenariat avec le Secrétariat permanent du comité interministériel de l’action de l’Etat en mer (SEPCIM- AEM).
Il est composé de plusieurs pays cibles dont le Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Mauritanie, Sénégal et Sierra Leone.
(AIP)
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