Abidjan, 02 oct 2024 (AIP) – Lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation en Méditerranée, deux hauts responsables du HCR et de l’OIM ont plaidé lundi 30 septembre 2024, pour une nouvelle collaboration avec les Etats de transit pour éviter aux migrants des voyages périlleux.
« Malgré nos plaidoyers, et nos efforts d’assistance aux États pour soulager la souffrance humaine – nous assistons toujours à la tragédie de vies perdues en mer et sur les routes terrestres », a constaté Sivanka Dhanapala, Directeur du bureau de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à New York, devant les membres du Conseil de sécurité.
Depuis l’année dernière, le nombre de personnes traversant la Méditerranée depuis l’Afrique du Nord a considérablement diminué. Cependant, selon lui, on observe peu d’améliorations de l’accès à la protection le long des principales routes pour les réfugiés et les demandeurs d’asile.
« Nous avons assisté à une nouvelle augmentation des difficultés liées à l’accès au territoire et à l’asile », a-t-il confirmé, comme en témoigne l’augmentation des interceptions et des expulsions collectives et la poursuite des arrestations et détentions arbitraires. À ces risques s’ajoutent les multiples dangers liés aux déplacements le long des routes terrestres en Afrique vers la Méditerranée.
Un rapport conjoint du HCR, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et du Centre de migration mixte publié cette année a noté les risques élevés de décès, de violence sexiste, d’enlèvement contre rançon, de traite, de vol et d’autres violences physiques auxquels sont confrontées les personnes qui se déplacent.
Sivanka Dhanapala a détaillé une nouvelle approche du HCR et de ses partenaires visant à améliorer la protection des migrants le long de leurs principaux itinéraires.
« Cette approche représente un changement en faveur de réponses plus humaines, mais aussi plus efficaces de la part des Etats. Elle vise à offrir des alternatives aux voyages dangereux notamment en renforçant les systèmes d’asile, l’identification précoce et l’orientation des réfugiés ainsi que des migrants », a-t-il expliqué. Il s’agit également de renforcer l’accès aux services ainsi qu’aux opportunités économiques et d’accroître les voies d’accès sûres, ordonnées et régulières, a-t-il ajouté.
Le Directeur du bureau de l’OIM auprès des Nations Unies, Pär Liljert, quant à lui, a évoqué une convergence de facteurs défavorables dans les pays d’origine et de transit qui alimente la migration en provenance de l’Afrique de l’Est, de la Corne de l’Afrique et de l’Afrique de l’Ouest.
Les opportunités économiques restent rares et la flambée des prix des denrées alimentaires a rendu la subsistance quotidienne toujours plus difficile. Selon les données de la matrice de suivi des déplacements de l’OIM de 2023 et 2024, les raisons économiques (44 %), la guerre et les conflits (29 %) et le désir d’échapper à la violence personnelle ou ciblée (26 %) sont les principaux facteurs qui poussent les migrants à quitter leur pays d’origine.
Le Directeur du HCR à New York a estimé que 134.000 réfugiés et migrants ont emprunté la voie maritime depuis l’Afrique du Nord et de l’Ouest vers l’Europe, soit 24% de moins qu’en 2023.
Selon le Projet de l’OIM sur les migrants disparus en 2024, quelque 1.450 personnes sont mortes ou ont été portées disparues en Méditerranée. Ce nombre représente une baisse de 44 %, par rapport aux 2.609 personnes de la même période en 2023. Mais selon elle, une capacité de recherche et de sauvetage prévisible, suivie d’un débarquement dans un lieu sûr, reste un besoin critique en Méditerranée.
(AIP)
cmas