Abidjan, 28 nov 2024 (AIP)- Le juriste béninois Seminnou Roméo-Romain Hounpkponou milite pour une actualisation du Droit international humanitaire (DIH) afin qu’il prenne en compte les nouvelles formes de conflit.
« Le droit humanitaire à l’origine avait pour but d’encadrer la guerre. Mais aujourd’hui nous ne faisons plus face à des conflits où l’on a des belligérants en présence mais nous faisons plutôt face à des guerres asymétriques où les belligérants n’ont pas de visage», a relevé M Hounpkponou , lors d’une conférence organisée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), jeudi 28 novembre 2024, à Abidjan.
Il a évoqué notamment le terrorisme, la criminalité transnationale organisée, la piraterie maritime qui sont autant de conflictualités qui appellent aujourd’hui des réponses. « C’est pourquoi je dis qu’il y a une nécessité d’adapter le droit international humanitaire à ces nouvelles conflictualités », a-t-il soutenu.
Roméo-Romain Hounpkponou, directeur des affaires juridique du ministère des Affaires étrangère du Benin, et d’autres intervenants étaient appelés à traiter du thème: “respect du Doit et protection des victimes dans les conflits armés contemporains”, dans le cadre de la 7ème édition de l’initiative de conférences itinérantes, « Humanitarium », du CICR, à l’occasion de la célébration des 75 ans des conventions de Genève.
« Les nouvelles conflictualités font qu’il y a l’utilisation d’armes explosives dans les zone urbaines. Ces engins font plus de dégâts mais malheureusement cette question n’est pas encore encadrée par le DIH. C’est vrai qu’il y a les principes de distinction, de proportionnalité qui sont contenus dans les conventions mais cet aspect particulier n’est pas encore pris en compte. C’est pourquoi je parle d‘adaptabilité», a-t-il insisté.
Le juriste a toutefois admis la prégnance des conventions de Genève, socle du DIH, qui pour lui constituent toujours « une réponse efficace » aux nouvelles menaces aux droits de l’Homme dans le monde.
(AIP)
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