Abidjan, 1er déc 2024 (AIP)-ensevelie sous 30 metres de glace au Groeland, l’ancienne base militaire secrète américaine Camp Century, abandonnée depuis plus de 60 ans, a été redécouverte par la NASA par un survol de radar qui a révélé l’empreinte de cette base militaire sous la glace, soulevant des questions sur l’impact futur du réchauffement climatique, ont rapporté samedi 30 novembre 2024 des médias.
En Avril 2024 dernier, une équipe de scientifiques de la NASA, en testant la capacité du radar aéroporté UAVSAR ( Uninhabited Aerial Vehicle Synthetic Aperture Radar) à cartographier les couches internes de la calotte glaciaire et la jonction entre la glace et le socle rocheux, près de 1,6 kilomètre plus bas, révélé par un signal du radar, la présence de la base.
“Nous cherchions le lit de glace et Camp Century est apparu,” explique Alex Gardner, scientifique cryosphérique au Jet Propulsion Laboratory de la NASA, dans un communiqué de l’Observatoire de la Terre. “Au début, nous ne savions pas ce que c’était.”, a-t-il ajouté.
Construit en pleine Guerre Froide par des des ingénieurs de l’armée américaine en 1959, en creusant un réseau de tunnels dans la couche superficielle de la calotte glaciaire, le Camp Century abritait un réacteur nucléaire, source d’énergie pour la base, mais également producteur de 47 000 gallons de déchets radioactifs, enfouis sur place lors de l’abandon de la base, Aujourd’hui, plus de 30 mètres de neige et de glace recouvrent le site, le rendant invisible à l’œil nu.
Si ce camp sous-terrain était présenté comme un centre de recherche et d’études, il cachait en réalité un projet militaire bien plus vaste et secret connu sous le nom “Project Iceworm”.
Mais en 1967, le projet Iceworm et la ville souterraine dont les tunnels s’effondrent est abandonné. La glace se révèle mouvante, instable, car la calotte polaire est en perpétuel mouvement. Les températures glaciales et les vents violents compliquent le travail des équipes ainsi que la logistique. Décision est donc prise d’arrêter toute l’opération.
A l’exception du réacteur nucléaire, qui est ramené aux Etats-Unis, tout le reste, à savoir matériaux, nourriture, carburants, déchets radioactifs. est laissé à l’abandon.
Avec le réchauffement climatique, le Camp Century pourrait bientôt voir des déchets chimiques et radioactifs, remonter à la surface.
Selon les scientifiques ces derniers se composent notamment d’environ 200’000 litres de diesel et de 240’000 litres d’eaux usées, dont une partie est faiblement radioactive.
Cette recherche a lancé un vaste débat entre les gouvernements danois et groenlandais, quant à la responsabilité de l’évacuation possible de ces déchets.
Selon le gouvernement groelandais, le gouvernement danois se refuse à tout commentaire et les Etats-Unis ne lui avaient pas détaillé l’ampleur du chantier et ses ambitions lorsqu’ils ont construit Camp Century.
Géographiquement, le Groenland, qui est une ile immense fait partie de l’Amérique du Nord, mais politiquement il appartient à l’Europe, et plus précisément au Danemark. Néanmoins aujourd’hui, c’est un territoire autonome, rappelle-t-on.
(AIP)
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