Abidjan, 27 déc 2024 (AIP) – Les populations de la ville de Bingerville ou cité Alhobé, située dans le « Grand Abidjan », ont vécu une nuit de Réveillon de Noël 2024 assez timide.
Cette situation, symptôme d’une conjoncture socio-économique difficile, a laissé un goût amer à de nombreux acteurs locaux.
« Aujourd’hui, 25 décembre 2024, nous sommes peinés de n’avoir pas eu l’affluence que nous espérions. Nous sommes en pleine chute libre au niveau de nos chiffres par rapport à ceux de l’année dernière », a déploré Raymond Djigla, propriétaire du restaurant O’Wano Lagune Bingerville. Désillusionné, il a exprimé son inquiétude face à l’avenir économique incertain de son établissement pendant ces fêtes de fin d’année.
De son côté, M. Krah, un habitant de Bingerville, a attribué cette situation à une crise socio-économique qui perdure depuis plusieurs années.
« Malgré un taux de croissance économique affiché à deux chiffres, les entreprises peinent à payer leurs salariés, et les structures de financement des projets ne parviennent pas à accorder des crédits aux jeunes entrepreneurs », a-t-il déploré.
Il a ajouté que cette instabilité économique se répercute lourdement sur les périodes de fête, fragilisant les familles incapables de se faire plaisir ou d’offrir des cadeaux à leurs enfants.
Pour M. Dosso, la cherté de la vie constitue un facteur déterminant de cette morosité festive.
« Un poulet coûte entre 10 000 et 12 000 francs CFA. Comment voulez-vous que nous ayons le cœur à la fête avec ces prix exorbitants pour des produits de base indispensables aux célébrations ? », s’est-il insurgé, pointant également la hausse des prix des vêtements et des cadeaux pour enfants qui auraient triplé.
« C’est difficile et nous sommes impuissants face aux regards inquisiteurs de nos enfants », a-t-il confié avec amertume.
Evariste, un autre résident, a pour sa part critiqué le mauvais fonctionnement du système bancaire, qu’il estime incapable de répondre aux besoins des salariés en période de fêtes.
« Qu’est-ce qu’un salarié sans son salaire ? », s’est-il interrogé, appelant à une meilleure organisation des banques pour garantir un accès à leurs services avant le début des célébrations.
(AIP)
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