Bouaké, 21 déc 2023 (AIP)- L’administrateur général de la société minière Holding Kassa Gold S.A, Tohozan Bi Galla Dénis, qui était mercredi 20 décembre 2023 l’invité du Café de l’UJB, la tribune d’échange de l’Union des journalistes et professionnels de la communication de Bouaké, a donné sa recette pour enrailler le phénomène de l’orpaillage illégal (orpaillage clandestin) en Côte d’Ivoire.
M. Galla, qui s’est prononcé sur le thème « Les sociétés semi-industrielles du secteur minier face au défi de la légalité : le cas de Holding Kassa Gold S.A », s’est attelé dans un premier temps à égrainer les difficultés auxquelles sont confrontés les acteurs de ce secteur d’activité. Au nombre de ces difficultés figure en bonne place le parcours du combattant pour obtenir l’autorisation d’exploiter un site minier.
« L’obtention de l’autorisation est un sérieux problème. Il y a un nombre pléthorique d’intervenants dans le dossier. Ce qui rend la tache difficile pour les promoteurs. Tu lances un projet minier, cette année, il faut attendre deux ans pour avoir l’autorisation pour le réaliser. Si on peut trouver un mécanisme plus souple qui permette aux promoteurs de sociétés minières semi-industrielle ou semi-mécanisée d’obtenir plus rapidement les autorisations, ce serait vraiment une bonne », a-t-il indiqué.
Le conférencier a également relevé la difficulté liée au manque de sondage préliminaire pour être situé sur le potentiel en or du périmètre attribué avant le début de son exploitation. Cette situation amène l’opérateur à s’engager à l’aveuglette dans le projet. « Nous exploitons deux sites depuis 2021, mais jusque-là nous avons trouvé tout sauf l’or », a-t-il déploré.
L’administrateur général de la société Holding Kassa Gold S.A a axé dans un deuxième temps son intervention sur la solution qu’il propose pour enrailler le phénomène de l’orpaillage illégal qui gagne de plus en plus l’ensemble du territoire ivoirien.
Selon lui, les difficultés d’obtention des autorisations peuvent conduire certains opérateurs à prendre le raccourci pour opérer dans l’illégalité. « Certes, on note des avancées, mais nous souhaitons qu’il y ait une plus grande célérité dans le traitement des dossiers et surtout faciliter l’obtention des autorisations d’exploitation d’or semi-industrielle (semi-mécanisée) », a-t-il proposé.
Il a indiqué, par ailleurs, que l’interdiction faite aux étrangers par le code minier d’intervenir dans l’exploitation semi-artisanale de l’or en Côte d’Ivoire, pousse ces derniers à agir dans l’illégalité. « La plupart des orpailleurs illégaux (clandestins) ne sont pas des nationaux. Conscients qu’ils ne peuvent pas obtenir l’autoriser d’exercer en Côte d’Ivoire, ils ne peuvent qu’agir dans l’illégalité. Il faut que ces étrangers, issus des pays limitrophes (Ghana, Mali, Burkina Faso), qui ont la culture du travail de l’or, se mettent avec nous pour travailler ensemble. Cela réduirait considérablement le phénomène de l’orpaillage illégal. De plus, l’Etat engrangerait plus de bénéfices parce que cela mettra un terme à la fuite de l’or ivoirien.
L’opérateur minier a également dit son opposition à l’application des mesures de répression contre les orpailleurs illégaux qui pour lui n’est pas la solution idéale. « Pour moi, la répression des exploitants illégaux, n’est pas la solution, car ils reviendront toujours dans la mesure où c’est la seule chose qu’ils savent faire. Je ne suis donc pas pour qu’on les chasse. Je suis plutôt pour qu’on travaille en coopération avec eux parce qu’ils ont une grande expérience dans le travail de l’or en tant ressortissants des pays d’exportation du métal jaune », a-t-il préconisé.
(AIP)
rkk