San Pedro, 28 avr 2025 (AIP) – L’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR), à travers sa direction de Zone Sud-Ouest, a entamé le déploiement de ses outils de gestion dans la Réserve naturelle du Cavally, désormais placée sous sa responsabilité, en vue d’en assurer une protection efficace et durable, ont indiqué ses responsables le vendredi 25 avril 2025 à San Pedro.
Le premier atelier de suivi de la mise en œuvre du plan d’opérations 2025, qui a passé en revue les programmes élaborés selon le modèle appliqué aux autres aires protégées, a révélé une bonne exécution des activités, avec un taux de performance supérieur à 80 % à la fin du premier trimestre.
Les premières actions du plan d’urgence, mis en œuvre avec l’appui des partenaires techniques et financiers de l’OIPR, ont permis de détruire l’ensemble des habitations et plantations établies à l’intérieur de la réserve, jadis infiltrée par des communautés.
Les équipes d’intervention ont interpellé une cinquantaine de personnes, parmi lesquelles des orpailleurs clandestins et des exploitants agricoles entretenant ou créant de nouvelles plantations. Un mineur a été relâché, tandis que 40 personnes ont été remises à la justice et placées sous mandat de dépôt.
Le directeur technique, colonel Amon Koutoua, représentant le directeur général de l’OIPR, le conservateur général Tondossama Adama, a indiqué que le principal défi consiste désormais à empêcher toute réinstallation ou activité humaine dans la forêt, puis à restaurer les parcelles dégradées à moyen terme.
Il a annoncé, au regard du niveau de dégradation observé, la mise en œuvre d’un plan de régénération assistée, appuyé par un suivi scientifique mené par le Centre Suisse de Recherches Scientifiques, afin de garantir les objectifs de conservation. En temps normal, pour les aires protégées, la régénération est laissée à l’évolution naturelle.
L’OIPR bénéficiera de l’appui technique et financier de l’ONG Earth worm Foundation sur trois volets : l’agroforesterie, le soutien aux communautés riveraines pour optimiser leurs productions en dehors de la réserve, ainsi que la protection des enfants, à travers la mise en place d’un mécanisme de dépôt de plaintes et l’établissement de jugements supplétifs.
Le sous-préfet de Zagné, Assé Konan Abel, et le colonel Amon ont exhorté les communautés à ne pas recoloniser le site, afin de favoriser la régénération naturelle de l’écosystème.
Selon le directeur de la Zone Sud-Ouest de l’OIPR, colonel Diarrassouba Abdoulaye, cette aire protégée qui couvre une superficie de 66.453 hectares affiche un état de conservation estimé à 50 %, avec près de 30.000 hectares à assainir. Elle abrite des espèces emblématiques telles que les buffles, les céphalophes à dos jaune (polycomos) et les chimpanzés.

Située dans le département de Taï (région du Cavally), cette Réserve naturelle a été créée par décret en date du 13 septembre 2023, à la suite de la transformation de l’ancienne forêt classée de Cavally en aire protégée. Sa gestion a été confiée à l’OIPR le 23 septembre 2023, dans le cadre de la politique nationale de rationalisation et de réhabilitation des forêts. Elle relève précisément de la direction de zone sud-ouest de l’OIPR, en charge également du Parc national de Taï et de la Réserve partielle de faune du N’Zo.
Dans l’attente de l’élaboration d’un Plan d’aménagement et de gestion (PAG) pour cette nouvelle aire protégée, le plan d’opérations 2025 a été conçu en concertation avec l’ensemble des parties prenantes.
(AIP)
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