Abidjan, 03 juin 2025 (AIP) – Un atelier de réflexion stratégique se tient les 2 et 3 juin 2025 à Abidjan, en vue de définir une stratégie de commercialisation des crédits carbone excédentaires générés par le Projet de paiement pour les réductions d’émissions (PRE) dans la zone du Parc national de Taï.
Organisé par l’unité de coordination du PRE, avec l’appui technique de Climate Focus et le soutien de la Banque mondiale, cet atelier vise à positionner la Côte d’Ivoire sur les marchés internationaux du carbone, notamment le marché volontaire (VCM) et les mécanismes émergents prévus par l’Article 6 de l’Accord de Paris.
Mis en œuvre par le ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique dans le cadre de l’initiative REDD+, le projet PRE a permis de générer 20 millions de tonnes équivalent CO₂.
Sur ce total, 10 millions de tonnes ont été contractualisées avec le Fonds carbone du FCPF de la Banque mondiale. Cet accord, signé en 2020, a déjà permis à la Côte d’Ivoire d’encaisser 35 millions de dollars, avec 15 millions supplémentaires actuellement en cours de traitement.
« Nous disposons d’un excédent de 10 millions de tonnes qu’il est désormais impératif de valoriser sur les marchés du carbone », a déclaré le coordonnateur du PRE, Éric Konan.
Il a indiqué que cet atelier marque une étape importante dans l’élaboration d’une stratégie nationale claire et opérationnelle de commercialisation, qui devra aussi garantir un partage équitable des revenus avec les communautés locales et les institutions techniques concernées.
Pour le coordonnateur, les communautés riveraines devraient bénéficier de 50 % des revenus issus de la vente de ces crédits, soit environ 25 millions de dollars. Parmi les autres bénéficiaires figurent des structures telles que l’OIPR et la SODEFOR, chargées respectivement de la gestion des aires protégées et du suivi environnemental.
De son côté, Jean-Pierre Seffert, consultant principal chez Climate Focus, a rappelé les conditions essentielles pour qu’un crédit carbone soit compétitif à l’échelle internationale
: « L’intégrité du projet, la rigueur méthodologique et la traçabilité sont des critères fondamentaux. Le projet PRE possède justement ces qualités, ce qui renforce sa crédibilité sur le marché. »
L’objectif global du PRE demeure la promotion d’un modèle de développement vert, fondé sur des incitations à la performance, en faveur d’une agriculture sans déforestation, de la restauration forestière et de la préservation de la biodiversité.
(AIP)
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