Abidjan, 26 jan 2024 (AIP) – L’Etat américain de l’Alabama a exécuté jeudi 25 janvier 2024, Kenneth Eugene Smith, condamné à la peine capitale pour meurtre, par inhalation d’azote, une première mondiale, qui pourrait s’apparenter à de la torture, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).
« Je regrette profondément cette exécution en Alabama, alors que l’on craint sérieusement que cette méthode nouvelle et non testée d’asphyxie par l’azote gazeux ne s’apparente à de la torture ou à un traitement cruel, inhumain ou dégradant », a indiqué dans un communiqué le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk.
« Malgré notre appel, l’exécution a eu lieu », a déploré, vendredi lors d’un point presse à Genève, la porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani. Elle a précisé que le Haut-Commissariat avait suivi les rapports indiquant qu’il semblerait que l’exécution ait pris jusqu’à 25 minutes et que Kenneth Eugene Smith « se tordait et souffrait manifestement ».
L’hypoxie à l’azote pourrait s’apparenter à de la torture, à un traitement inhumain et dégradant. « Ce que nous avons dit, c’est qu’au lieu de chercher de nouvelles méthodes non testées pour exécuter les gens, nous devrions simplement mettre fin à la peine de mort. C’est un anachronisme qui n’a pas sa place au 21e siècle », a déclaré Mme Shamdasani.
Les autorités de l’Alabama ont publié un communiqué disant que cette méthode d’exécution avait fonctionné et qu’elle était donc satisfaisante, a déploré la porte-parole du HCDH. « Ce n’est pas le cas. Cela pourrait s’apparenter à de la torture, à un traitement inhumain et dégradant, en violation des traités des droits de l’homme que les États-Unis ont signés. »
Mme Shamdasani a rappelé qu’il n’est pas prouvé que la peine de mort dissuade la criminalité, mais qu’au contraire, il existe de nombreuses preuves d’erreurs judiciaires, de discrimination dans l’application de la peine de mort, qui est appliquée de manière disproportionnée aux minorités et aux personnes issues de milieux défavorisés.
« Il est donc temps d’y mettre un terme », a-t-elle insisté. « La peine de mort est incompatible avec le droit fondamental à la vie. Je demande instamment à tous les États de mettre en place un moratoire sur son application, dans le cadre d’une étape vers l’abolition universelle », a pour sa part conclu Volker Türk dans son communiqué.
(AIP)
cmas