Abidjan, 07 fév 2024 (AIP)- Les gouvernements de la Côte d’Ivoire et des Etats-Unis d’Amérique ont procédé mardi 6 février 2024 à Abidjan, à la signature d’un accord relatif aux opérations de lutte contre les activités maritimes transnationales illicites.
Ont signé cette convention, le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, Léon Adom Kacou et l’ambassadeur des Etats-Unis en Côte d’Ivoire, Jessica David Ba. La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre ivoirien des Transports, Amadou Koné, du représentant de la Garde côtière américaine, le capitaine Trent Warner, d’experts en sécurité maritime et de diplomates.
Cet accord permettra de renforcer les activités de coopération en matière d’application de la loi, concernant les activités maritimes transnationales illicites des navires suspects, relevant de la juridiction de l’une ou l’autre des parties signataires, y compris les navires sans nationalité, a indiqué le ministre des Affaires Etrangères.
« Il vise spécifiquement à combattre les infractions transnationales, à permettre le déroulement d’opérations conjointes de sécurité maritime entre les Forces maritimes américaines et leurs homologues ivoiriennes et à faciliter l’accès aux ports et aéroports de chaque Partie, aux navires et aéronefs respectifs », a déclaré le Adom Kacou.
Cet accord permettra également à la Côte d’Ivoire de bénéficier de l’appui matériel des Etats-Unis d’Amérique dans ses activités de prévention et de répression des activités maritimes illicites. Il contribuera, en outre, à un renforcement des capacités des forces maritimes ivoiriennes et à une meilleure surveillance de la mer territoriale de la Côte d’Ivoire, dans un contexte de plus en plus marqué par la piraterie et les activités illicites en mer.
En effet, près de 90% des échanges commerciaux de la Côte d’Ivoire s’effectuent par la mer, à travers ses ports et les retombées financières constituent près de 80% des recettes douanières du pays. Le domaine maritime de la Côte d’Ivoire est vaste et sa Zone économique exclusive s’étend sur environ 200 000 km², soit près de deux tiers de la superficie de son territoire terrestre, regorgeant d’importantes ressources halieutiques et de gisements d’hydrocarbure.
Toutefois, le pays est confronté à de multiples défis sécuritaires auxquels sont confrontés les pays africains. Ces challenges sont exacerbés, pour les Etats côtiers, par des menaces multiformes à caractère transnational, dont la piraterie maritime, la pêche illégale, le narcotrafic, les trafics d’armes et d’êtres humains.
Cette situation induit des investissements coûteux en moyens technologiques pour le contrôle en mer et requiert une coopération régionale et internationale efficaces pour le droit de poursuite des navires en infraction, a révélé le ministre Adom.
Pour l’ambassadeur des États-Unis, ce partenariat vise à faire progresser la sécurité pour tous – la dignité humaine dans tous les domaines – surtout à l’endroit des communautés les plus fragiles. « La signature de cet accord démontre de l’engagement des USA à renforcer la coopération et à poursuivre cette étroite collaboration afin de parvenir à un environnement maritime plus sûr », indique-t-elle.
Cet accord, a-t-elle poursuivi, il permettra également au programme « shiprider » de la Garde côtière américaine de travailler avec la Côte d’Ivoire pour développer sa capacité de faire respecter le droit maritime et d’aider les autorités ivoiriennes à exercer leur autorité et faire respecter leurs lois et règlements dans les eaux maritimes.
En gestation depuis quatre ans, ce projet qui est rendu effectif par la signature d’accord ce mardi, sera mis en œuvre par un programme sur la sécurité portuaire d’un investissement de cinq millions de dollars, pour la lutte contre la piraterie, le trafic illicite, et la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN).
(AIP)
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