Abidjan, 09 fév 2023 (AIP)- La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a critiqué la décision précipitée du Burkina Faso, du Mali et du Niger réunis au sein de l’Alliance des Etats du sahel (AES) de se retirer de l’organisation, soulignant le manque de réflexion sur l’impact que cela pourrait avoir sur leurs populations.
La “décision hâtive” des pays ne respectait pas les exigences du protocole de l’association, qui prévoit notamment une période de préavis d’un an avant qu’un tel processus puisse être mené à bien, a indiqué le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu Touray, suite à une rencontre des ministres tenue jeudi 08 février 2024, à Abuja au Nigeria.
“Plus important encore, les trois États membres n’ont pas vraiment réfléchi aux implications de cette décision pour les citoyens”, a déclaré M. Touray.
Lors de la réunion ministérielle, la CEDEAO a de plus rejeté les justifications avancées par les juntes au pouvoir dans ces pays, affirmant que leur décision sans précédent de retirer leur adhésion était due aux sanctions liées au coup d’État que le bloc a imposées à leurs pays au lieu de soutenir leurs efforts de développement et de paix.
Les hauts responsables gouvernementaux des pays concernés ont également rejeté mercredi, la possibilité d’entamer des discussions avec la CEDEAO, ce qui a réduit les perspectives de résolution de la crise.
Alors que le ministère nigérien des affaires étrangères a déclaré que le pays mettait en œuvre le plan de retrait “sans délai”, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a accusé l’organisation régionale de partialité et de ne pas agir dans d’autres pays où la démocratie est bafouée.
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé lundi 29 janvier, leur retrait sans délai de la CEDEAO, reprochant à l’institution sous régionale, ses sanctions injustes, son éloignement de ses objectifs de départ et son assujettissement à des puissances étrangères.
C’est la première fois en près de 50 ans d’existence de la CEDEAO que ses membres se retirent de la sorte. Les analystes estiment qu’il s’agit d’un coup dur sans précédent pour le groupe, qui pourrait menacer les efforts déployés pour rétablir la démocratie et contribuer à stabiliser une région de plus en plus fragile.
(AIP)
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