Abidjan, 20 fev 2024 (AIP)- L’ancienne première dame haïtienne, Marie Étienne Martine Joseph Moïse, fait partie de la cinquantaine de personnes qui sont inculpées dans l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021, selon une ordonnance rendue publique lundi 19 février par le juge Walter Wesser Voltaire.
En plus de Martine Moïse, on trouve également dans cette liste, l’ancien Premier ministre intérimaire, Claude Joseph et l’ex-directeur général de la police nationale, Léon Charles. Tous doivent être arrêtés et traduits en justice « pour y être jugés sur les faits d’association de malfaiteurs, de vol à mains armées, de terrorisme, d’assassinat et de complicité d’assassinat, crimes commis au préjudice » du président Moïse.
Selon le juge Walter Wesser Voltaire, les déclarations de l’ex-première dame relatives à l’assassinat du président Jovenel Moïse dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021 en sa résidence sont entachées de contradictions et laissent à désirer mais également la discréditent.
En effet, pour s’être protégée des assaillants le soir de l’attaque, l’épouse du l’ex-président Jovenel Moïse laissait entendre qu’elle s’était réfugiée sous le lit conjugal du couple. Pourtant, la visite des lieux a permis de découvrir que, même un rat géant, dont la taille mesure entre 35 et 45 centimètres, ne peut accéder «au dessous du lit» selon l’acte d’inculpation.
De plus, deux jours après l’assassinat du président, madame Moïse a appelé le secrétaire général du palais présidentiel pour lui dire que Jovenel n’avait rien fait, et qu’il fallait ouvrir le bureau du président pour permettre à Claude Joseph, alors Premier ministre d’organiser un Conseil des ministres. Il devait alors réaliser des élections afin qu’elle puisse succéder à Jovenel Moïse. Le juge Voltaire estime que les données recueillies au cours de l’instruction sont suffisantes pour inculper l’ex-première dame, avec constitution de partie civile.
L’accusée, quant à elle, dénonce « une persécution politique ».
Le 7 juillet 2021, Jovenel Moïse avait été tué par balle dans sa résidence privée à l’âge de 53 ans par un commando de plus de 20 personnes, principalement des mercenaires colombiens, sans que ses gardes du corps n’interviennent. Martine Moïse avait elle-même été blessée lors de l’attaque.
(AIP)
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