Abidjan, 23 mars 2024 (AIP)-Les habitants du quartier abattoir de Port-Bouët plaident pour le report de la mesure de déguerpissement annoncée.
« Nous plaidons auprès du président de la République, du Premier ministre Beugré Mambé, du ministre-gouverneur de district Cissé Bacongo et du maire de la commune de Port-Bouët, Emmou Sylvestre, à nous aider à réaménager le quartier et non le déguerpir. Notre action n’est nullement politique », a annoncé un habitant du quartier, Koné Mamadou, dans une déclaration dont copie est transmise à l’AIP.
Selon le document, cette opération de déguerpissement va toucher plus de 100 000 habitants, précisant qu’une première avait eu lieu en 2018 mettant dans la rue plus 429 familles.
« Pendant que nous cherchons encore à recaser certaines de nos familles-là, nous apprenons une fois de plus que le déguerpissement qui s’étend de la place Akwaba au cimetière municipal, c’est-à-dire une superficie de près 100 ha devrait avoir lieu », a déploré Koné Mamadou, soulignant que le quartier abattoir existe depuis 1954-1955.
« Les éleveurs ont été installés par la mairie centrale. Avec l’érection des mairies en 1980, des habitants y ont été aussi installés après le déguerpissement qui a eu lieu 1983 dans la zone du phare de Port-Bouët par feu madame le maire Hortense Aka Anghui », a rappelé M. Koné.
Selon lui, le quartier abattoir n’est pas une zone à risque où des cas d’inondation, de glissement de terrain ou d’éboulement de terre ont été constatés auparavant.
« Nous ne nous opposons pas à un projet de l’Etat de Côte d’Ivoire, mais le développement doit se faire avec la population », affirme-t-il.
Le district autonome d’Abidjan a identifié une trentaine de quartiers localisés dans des zones à risques où des habitants sont exposés en permanence à des inondations et des glissements de terrains. Plus de 345 personnes ont trouvé la mort depuis 2005 des suites des catastrophes naturelle.
(AIP)
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