Divo, 24 mars 2024 (AIP) –Le délégué régional du conseil du café cacao de la région du Lôh-Djiboua, Ello Kouassi Evariste, en lien avec l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER) de Divo, a rencontré les producteurs du binôme café-cacao de Nébo, afin de leur expliquer l’obligation qui leur est faite désormais de faire de l’agroforesterie et d’arrêter de produire dans les forêts classées, au risque de ne pas pouvoir commercialiser leur production.
“Chers parents, vous qui avez votre plantation dans les forêts classées, à partir de janvier 2025, votre cacao ne pourra plus être vendu à l’extérieur. En même temps, nous vous déconseillons de faire des plantations dans les forêts classées”, a conseillé Ello Evariste vendredi 22 mars 2024 aux producteurs, indiquant que le conseil du café cacao met gratuitement les plants d’arbres à la disposition des planteurs.
Le délégué régional du conseil du café cacao du Lôh-Djiboua a expliqué aux producteursque la Côte d’Ivoire s’est engagée dans l’agroforesterie pour lutter contre le changement climatique et protéger la forêt, sans laquelle la cacao-culture ne pourra prospérer, les invitant du reste à planter des arbres dans leurs plantations de cacao.
Le chef de Zone ANADER de Divo, Konan Konan Anicey, a également demandé aux planteurs de café cacao de s’investir dans ce projet « agroforesterie pour une contribution à la reforestation », en présence du sous-préfet de Nébo, Marcelle Coulibaly, épse Dri Bi.
Selon lui, les planteurs sont invités à avoir dans leur champ de café cacao entre 25 et 40 arbres par hectare. “Si ce chiffre n’est pas atteint, le cacao en provenance de ce champ ne pourra pas être commercialisé”, a-t-il laissé entendre, précisant que pour l’année 2024, il sera distribué 30 plants d’arbres par hectare de café cacao à chaque planteur.
Le responsable de l’ANADER a énuméré les avantages à faire de l’agroforesterie, en précisant qu’il y a des types d’arbres qui sont recommandés, dont le Fraqué, le Framiré, le Tiama, le Niangon, l’Anigré,
« Il y a un avantage économique, car les producteurs pourront exploiter ces arbres, quand ils vont arriver en production pour être sciés, ensuite un volet écologique qui va réguler le climat, un volet de diversification des cultures avec plusieurs espèces de cultures qu’on leur donne dans leur champ de cacao, leur permettant de diversifier leur source de revenu », a-t-il souligné.
Sur les 2,2 millions de tonnes de cacao produit par la Côte d’Ivoire par an, 75% de cette production sont commercialisées en Europe et moins de 15% de cette production est issue des forêts classées, selon le recensement des producteurs et de leurs plantations, initié par le Conseil du café cacao.
La superficie totale des plantations de café-cacao en Côte d’Ivoire est de 3 220 800 hectares, dont 2 522 162 hectares, pour le cacao, 110 470 hectares, pour le café, et 588 160 hectares, pour les plantations mixtes.
Le pays avait 16 millions d’hectares de forêts en 1900 mais, 90 ans après, la forêt ivoirienne est passée de 16 à 08 millions d’hectares, pour faire des cultures pérennes, principalement le cacao, l’hévéa, le palmier à huile. De 1990 à 2021, la couverture forestière s’est de plus détériorée, passant de huit à moins de trois millions d’hectares.
(AIP)
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