Odienné, 29 avr 2024 (AIP)- La mairie d’Odienné a inscrit le défunt artiste comédien Camarah Yêrêfê dit « H » au nombre des immortels dont le souvenir restera impérissable dans les mémoires, en baptisant de son nom le centre culturel réhabilité de la ville.
Construit dans les années 1980, le centre culturel d’Odienné a longtemps baigné dans un état de décrépitude, après avoir été vandalisé, lors du temps de crise militaro-politique, qu’a traversée la Côte d’Ivoire.
Le conseil municipal a financé la réhabilitation. L’infrastructure rénovée a été inaugurée, samedi 27 avril 2024, en présence du président du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC), Eugène Aka Aouélé, haut patron de la cérémonie.
Relativement au nom que porte désormais le centre, le maire d’Odienné, Nassénéba Touré, a mis en avant la volonté de rendre hommage à un ressortissant qui, de par son talent artistique, a été un ambassadeur de la culture locale au plan national, voire international. Elle a aussi dédié l’édifice à tous les artistes issus du Kabadougou qui continuent de porter haut la culture de la région.
« De Mamadou Doumbia à Alpha Blondy, Tiken Jah, Fadal Deh, Affou Kéïta, Naki sy Savané et j’en passe, ce sont des générations entières qui sont marquées par les sonorités de nos instruments, les rythmes de nos chansons, les scenarii de acteurs, la sagesse de nos textes et la profondeur de notre culture. Que chacune de ces gloires trouve dans les nouveaux habits de ce centre culturel le reflet de leur vœu profond de promotion permanente de la culture de chez nous », a déclaré Mme Touré, lors de la cérémonie d’inauguration.
La cérémonie, dans l’enceinte du centre, a mobilisé de nombreuses populations, en tête les autorités préfectorales, les chefs coutumiers et guides religieux ainsi que des élus et personnalités politiques dont le ministre gouverneur du district du Denguélé, Gaoussou Touré.
Le président du CESEC a salué l’engagement du conseil municipal d’Odienné et du maire, en faveur de la culture dont il a rappelé l’apport indéniable dans le développement des sociétés.
« Loin d’être une parure, la culture est un ressort de développement, de rayonnement d’une ville et d’une région. Avoir cette œuvre, on ne peut qu’être rempli de fierté et se rendre compte de la dimension que veut donner à la commune madame le maire », a exprimé M. Aka Ouélé, avant de procéder à la coupure symbolique du ruban.
Homme de scène adulé du grand public, en son temps, d’abord à Odienné puis au plan national, Camarah Vakaramoko Yêrêfê dit « H », découvert mort le 2 février 2003, sur la voie publique, avec des impacts de balles de fusil d’assaut sur le corps, a été l’une des premières victimes politiques de la crise ivoirienne (septembre 2002-avril 2012).
Un témoignage sur sa vie artistique a meublé la cérémonie d’inauguration du centre culturel rénové qui porte désormais son nom. Un centre comprenant, entre autres, une salle de spectacle de 500 places et un vestiaire au sous-sol.
(AIP)
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