Abidjan, 05 mai 2024 (AIP)- Le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’guessan, a invité samedi 4 mai 2024 au siège de son parti à Abidjan, le président de la République, Alassane Ouattara, à lancer aux Ivoiriens, un appel solennel à la réconciliation.
“Il faut que le chef de l’ Etat lui-même puisse prendre la parole pour appeler les Ivoiriens au pardon et à la réconciliation. Il faut qu’il appelle publiquement et solennellement à la réconciliation, parce que beaucoup d’Ivoiriens attendent ça”, a exprimé M. Affi lors d’une conférence de presse.
Pour le président du FPI, les vainqueurs de la crise post électorale de 2010 doivent faire profil bas. “Il ne faut pas qu’on reste bloqué sur notre victoire militaire ou politique, on est bloqué là-dessus. Si vous restez bloqué là-dessus, les autres aussi resteront bloqués sur leur ressentiment, sur leur colère, leur rancœur et sur leur volonté de revanche”, a-t-il indiqué.
Affi N’Guessan a préconisé que l’on sorte de cette logique et de la méfiance. “Pour sortir de cette logique, c’est ceux qui ont gagné qui doivent faire plus d’effort. Si vous restez bloqué sur votre victoire, comment voulez-vous que les autres se sentent impliqués dans la vie de la nation? C’est ce mur là qu’il faut briser. Pour le moment ce n’est pas totalement brisé”, a-t-il fait remarquer.
Il a estimé par exemple que pour le cas de Laurent Gbagbo qui a été innocenté par la Cour pénale internationale (CPI), quelque chose doit être fait. “Pour Gbagbo et Blé Goudé, quel que soit ce qu’on pense d’eux , il y a quelque chose à faire”, a-t-il insisté.
Pour lui, en tant qu’acteur politique, quand il y a des choses qui peuvent dégénérer il faut le dire. “Il ne faut pas faire semblant de ne pas voir. Il faut crever l’abcès, pour le moment nous n’avons pas encore crever l’abcès”, a-t-il déploré.
Affi N’Guessan estime que quand les pas significatifs de la réconciliation seront posés, cela va contribuer à débloquer beaucoup de choses. “Faisons la réconciliation pour libérer tout le monde. Aujourd’hui le pays est un peu prisonnier de notre passé récent. Il faut que nous fassions en sorte de libérer le pays”, a-t-il réitéré.
Le président du FPI a révélé que son intention d’organiser un séminaire pour la réconciliation nationale semble avoir un écho favorable de la part du gouvernement. “Le séminaire que nous proposons est un instrument pour libérer tout le pays pour qu’on aille aux élections de 2025 dans la paix et la fraternité”, a-t-il conclu.
(AIP)
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