Gagnoa, 12 mai 2024 (AIP)- Le gouvernement ivoirien, par l’entremise du ministère de la Cohésion nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté (MCNSLP), à travers le Programme national de cohésion sociale (PNCS), a organisé vendredi 10 mai 2024 à Gagnoa, la pose de la première pierre du Centre multiethnique de médiation et d’arbitrage (CMMA) ou maison des chefs, en présence de la ministre de tutelle, Myss Belmonde Dogo.
Bâtit sur une superficie de 1200 m2, le CMMA comporte quatre bâtiments, notamment, un bâtiment destiné à la médiation et à l’arbitrage, un destiné à l’administration et les deux derniers, aux réfectoires et logements de la chefferie. Le centre est logé au plein cœur du village de Babré, devenu par l’urbanisation, un quartier de la commune de Gagnoa
« Aujourd’hui, c’est une réalité. Gagnoa disposera d’une maison des chefs », a déclaré la ministre chargée de la Cohésion sociale. Elle a soutenu que la réalisation de l’infrastructure communautaire (CMMA) est la preuve de l’engagement du gouvernement à ériger la paix au rang des priorités. « Sans la paix, il ne peut y avoir de développement harmonieux et soutenu », a-t-elle dit.
Myss Belmonde a indiqué que la pose de la première pierre de la maison des chefs à Gagnoa, correspond à une aspiration de la chefferie de voir concrétiser leurs rêves, d’obtenir ce projet de construction, qui est une infrastructure de paix. Elle a ajouté que ce projet d’édifice traduit la volonté de la chefferie de s’inscrire de manière « irréversible » sur la voie de la cohésion et du vivre-ensemble.
Ce centre vise à soutenir les missions dévolues aux chefs traditionnels, à savoir, la valorisation des us et coutumes, la promotion des idéaux de paix, le développement de la cohésion sociale et le règlement pacifique dans les villages et entre les communautés.
Cadre de Babré, la ministre Aimée Zebeyoux, conseillère au Conseil constitutionnel, a rappelé que de part la loi du 14 juillet 2014, portant statut des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire, la maison des chefs permet à la chefferie de remplir la mission qui leur est dévolu par la loi et d’assurer la médiation lorsqu’ils sont saisie d’un conflit ou d’une crise.
En sa qualité de juriste, Mme Zebeyoux s’est réjouie de la construction d’une maison des chefs, qui va contribuer au règlement des litiges non juridictionnels. Elle a indiqué qu’au plan national et international, le privilège est de plus en plus accordé aux règlements des litiges par la médiation et l’arbitrage. Cette option permet aux parties en conflit de continuer leurs relations, a-t-elle assuré.
Depuis 2015, ce sont au total 22 maisons de chefs traditionnels qui ont été déjà bâties par le ministère en charge de la Cohésion sociale.
(AIP)
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