(Par Son Désirée)
Berlin (Allemagne), 06 juin 2024 (AIP)- L’expert allemand Gernot Wolfram, professeur en management de la culture et des médias, dans une communication sur les thèmes “éducation et compétence médiatique à l’ère du numérique, accès à l’information et rôle des réseaux sociaux dans la diffusion de la désinformation”.
“Le Fact-checking n’est peut-être pas la bonne solution à la désinformation quand on voit ce qui se dit et ce qui se passe dans la société”, a-t-il indiqué lundi 03 juin 2024 au centre fédéral pour l’éducation politique de Berlin, à des journalistes étrangers en visite d’étude.
Selon lui, il faut d’autres solutions pour lutter contre la désinformation car le Fact-checking a déjà montré ses limites. Aussi, a-t-il ajouté, pour lutter véritablement contre la désinformation dans la société, il faut investir dans l’éducation et travailler avec les personnes “influentes” qui sont encore “crédibles” et qui peuvent faire passer des messages.
“Le travail du Fact-checking est bien mais le résultat est faible”, a-t-il noté, en précisant que la désinformation, la propagande et même la publicité sont des pratiques faites à dessein.
S’agissant de la publicité, il y a des intérêts économiques derrières et concernant la désinformation et la propagande, ce sont des intérêts politiques qui se trouvent derrières. Et ces pratiques font parties de la communication humaine, a-t-il souligné.
Cette thèse a été également appuyée par des responsable d’organisations et de médias visités dont la conseillère principale en démocratie et coopération de la fondation Bertelsmann, Dr Dominik Hierlemann, sur le sujet “Forum contre les Fake news- Ensemble pour une démocratie forte”.
Cette dernière, qui s’exprimait mercredi, a indiqué qu’à travers des données d’une étude en ligne menée en Allemagne et dont les résultats seront bientôt publiés, 84% des Allemands considèrent la désinformation comme un problème de société et 16% la voit comme un danger.
Pour remédier à cette situation, les citoyens allemands ont proposé en ligne plusieurs actions à mener à savoir les formations, la sensibilisation, l’éducation et le renforcement de la conscience citoyenne vis-à-vis de l’intelligence artificielle pour amener la jeunesse à faire la différence entre l’information des médias et la désinformation ou faire la différence entre le bien et le mal.
Ces visites et communications se sont déroulées à Berlin dans le cadre d’un programme d’échange organisé par le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères à l’intention d’une vingtaine de journalistes provenant de pays de l’Afrique de l’Ouest et du Tchad dont une journaliste de l’Agence ivoirienne de presse (AIP) sur le thème “Désinformation et résilience des médias en Afrique de l’Ouest”.
Les rencontres et visites ont débuté lundi 03 juin 2024 à Berlin et prendront fin le vendredi 07 juin 2024 à Bonn.
(AIP)
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