Toumodi, 17 nov 2024 (AIP)- Le panel de la 2e édition du N’Zrama festival sur la « contribution des alliances inter-ethniques dans la construction d’une Côte d’Ivoire solidaire », a plaidé, vendredi 15 novembre 2024, pour l’enseignement des alliances inter-ethniques et de leurs valeurs à la jeunesse, ainsi que leur intégration dans le programme scolaire, afin de renforcer l’unité nationale et la cohésion en Côte d’Ivoire.
Les panélistes ont mis en avant le rôle crucial des alliances inter-ethniques dans la cohésion sociale et la pacification, souhaitant que ces valeurs soient enseignées du primaire au niveau supérieur. « Il s’agit d’une relation d’amitié et de collaboration entre des groupes ethniques qui permet d’éviter les conflits ou de les résoudre rapidement avant qu’ils ne dégénèrent », a expliqué le président de l’université de San Pedro, Méité Méké.
Le député-maire de Katiola, Thomas Kamara, a précisé que les alliances inter-ethniques reposent sur 10 commandements, parmi lesquels figurent des principes fondamentaux des communautés en Côte d’Ivoire. Par exemple, l’interdiction de verser le sang des alliés ou des alliés de ses alliés, l’éducation d’un enfant appartient à toute la communauté et non uniquement aux parents, et les alliés doivent s’engager à transmettre ces valeurs à leurs enfants pour leur perpétuation.
Le président du « Mouvement Toumodi Terre de Fraternité », Barôme Aristide, a rappelé que les Djimini, alliés des Baoulés, ont utilisé l’alliance pour apaiser la grave crise qu’a traversée Toumodi, à la suite des élections présidentielles en 2020. Ce peuple a joué un rôle clé d’intermédiation entre les différents protagonistes.
Les alliances inter-ethniques tirent leur origine de la Charte du Mandé, adoptée par l’empereur Soundiata Keïta en 1236, qui a permis à l’empire du Mali de vivre en paix pendant deux siècles. Cette charte a été inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO en 2009.
La 2e édition du N’Zrama Festival, initiée par la ministre-gouverneure Raymonde Goudou Coffie, s’est déroulée du 14 au 16 novembre 2024, avec comme invités spéciaux les Tagbanan, les Djimini, les Djamala et les Mangoro, dont la délégation, composée de chefs traditionnels, était conduite par le député-maire Thomas Kamara.
(AIP)
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