Songon, 05 fév 2025 (AIP)- La team Ivoire Black History Month (IBHM), a émis, vendredi 31 janvier 2025, lors d’un panel organisé dans les locaux de Côte d’Ivoire Tourisme à Abidjan-Cocody, le souhait de sauvegarder et promouvoir l’architecture précoloniale en Côte d’Ivoire.
Pour le directeur exécutif d’IBHM, Serge Alain Niango, le panel qui a pour thème, ” Changer les narratifs de notre héritage architectural “, nourrit l’ambition de mettre en exergue l’architecture précoloniale du pays, riche en diversité et en ingéniosité, et pourtant largement méconnue du grand public.
” Changer les narratifs de notre héritage architectural, c’est redonner de la visibilité à l’architecture précoloniale, questionner l’impact de la colonisation sur nos pratiques de construction, et réinventer une identité architecturale en harmonie avec les défis et aspirations contemporains”, a expliqué M. Niango.
Avant l’arrivée des colons européens, la Côte d’Ivoire était dotée d’une architecture vernaculaire variée, adaptée aux spécificités de chaque région et de chaque ethnie. Maisons en banco, cases en paille, fortifications, lieux de culte, etc. Autant de constructions traditionnelles qui témoignent de la richesse du patrimoine architectural ivoirien. C’est le cas de la mosquée de Kong, des maisons sur pilotis du village de Nigui Saff, de l’habitat pentagonal des Abron, des systèmes de planification traditionnelle Baoulé, ou encore les ouvrages en terre battue des peuples de Côte d’Ivoire en région Soudanaise, a cité M. Niango.
Malheureusement, il a déploré le fait que cette architecture soit aujourd’hui menacée par l’urbanisation galopante, le manque de moyens et l’oubli, qui conduisent à la disparition progressive de nombreux bâtiments tels que l’étoile du Sud, un lieu emblématique de Treichville et les ouvrages en terre battue des peuples de Côte d’Ivoire en région Soudanaise. Pourtant, ces constructions sont des témoins précieux du passé, porteurs d’une histoire et d’une culture qu’il est essentiel de préserver, selon le directeur exécutif d’IBHM, Serge Alain Niango.
Face à cette situation, la Team Ivoire Black History Month a décidé d’agir, en se donnant pour objectif de réexaminer les narratifs de l’héritage architectural ivoirien, en mettant en lumière les contributions précoloniales souvent marginalisées.
Lors de son intervention au cours du panel, l’ancien directeur du Centre de recherche en architecture et urbanisme, Yao Bazin, a abordé le sujet de l’architecture précoloniale et son rôle dans la construction d’une identité ivoirienne.
Quant au représentant du maire de Grand- Bassam, le conseiller Sidibé Mamadou, il a mis en exergue les défis et opportunités de préserver l’héritage colonial et la tradition locale dans sa circonscription aux deux facettes historiques dans une ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Pour sa part, le directeur de l’UNESCO Côte d’Ivoire, Omar Diop, a souligné les stratégies de conservation des architectures locales, avec un accent sur les mosquées de Kong, leur valorisation par les jeunes et les acteurs locaux en tant que moteurs touristiques et éducatifs. Tout ceci en vue de la conservation du patrimoine architectural comme levier de transformation identitaire et touristique.
“Ivoire Black History Month” est une initiative culturelle unique qui célèbre le patrimoine africain et ivoirien à travers une série d’événements thématiques annuels. Depuis sa création, la Team IBHM s’est engagée à promouvoir une réappropriation culturelle et historique par la jeunesse ivoirienne, à travers des débats, des expositions, et des activités éducatives.
(AIP)
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