Odienné, 02 jan 2024 (AIP)- La nuit de la saint Sylvestre à Odienné, empreinte de la ferveur caractéristique au moment, a été diversement vécue par les populations Odienné qui, dans l’ambiance priante des lieux de culte, qui dans la joie collective du spectacle de feux d’artifices, qui dans la convivialité d’un partage fraternel autour du thé.
Le vivre ensemble autour du thé dans l’attente de 2024
Conforté le vivre ensemble à travers un moment convivial de partage autour du thé traditionnel mais aussi autour d’un repas, en la nuit exceptionnelle de la saint Sylvestre, est la formule choisie par les membres du « grin justice », à Odienné, pour passer le réveillon, dans l’attente de 2024.
Etabli, au niveau du section de tribunal, d’où la dénomination, le « grin justice » est un des nombreux clubs de thé, une particularité de la ville, existant à Odienné. Le club, avec pour noyau des autochtones, a intégré des fonctionnaires et des responsables administratifs qui ont bien voulu joindre le groupe pour fraterniser.
Autour du feu, en cette nuit froide du 31 décembre 2023 et à moins de deux heures du coup de minuit annonçant le passage à une nouvelle année, règne une ambiance particulière au quartier général du club de thé. Un dispositif inhabituel, avec la présence de plus de personnes que d’ordinaire, est perceptible qui interroge.
« Habituellement, certains passaient prendre un verre (de thé) et restaient un petit moment mais aujourd’hui, nous avons demandé que tous soient présents pour attendre la nouvelle année ensemble », renseigne Mory Doumbia, un des tenants du groupe d’amis.
Gestionnaire des opérations de la représentation locale de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), Olivier Kouakou, un habitué du « grin justice » met en avant la motivation du renforcement du vivre ensemble, en cette nuit spéciale.
« A Odienné, c’est le grin qui crée la famille, la cohésion entre nous au-delà de nos sensibilités religieuses ethniques, de nos fonctions. Attendre la nouvelle année ensemble est une façon particulière de démontrer le vivre ensemble et je crois que c’est la meilleure des façons de vivre la fraternité, l’entente entre nous », a-t-il exprimé, formulant le vœu d’une Côte d’Ivoire unie autour de l’idéal de paix.
Un souhait partagé par Mamadou Cissé, d’un autre club de thé, où le rituel des rencontres autour du thé est resté le même que celui des jours ordinaires.
« Le réveillon du nouvel an ne compte pas vraiment pour nous. Nous sommes nous retrouvons ici parce que c’est ce que nous faisons tous les jours. Nous venons au grin après le repas du soir pour échanger autour de sujets divers, pour passer le temps », a-t-il fait comprendre.
Pour la nouvelle année, M Cissé a souhaité « le bonheur », « la prospérité » pour tous. « Et que la croissance que nous constatons se poursuive. Que le pays reste stable durablement que les crises que nous avons connues ne relèvent plus que de l’histoire », a-t-il émis en outre.
Au grin établi au niveau du feu de la voie menant au stade, l’on vit comme une nuit ordinaire mais l’ambiance dans les rues dénote de l’exception du moment. Des jeunes, en bandes, sillonnent les artères de la ville, convergeant pour la grande majorité vers le rond-point Nabintou Cissé pour le spectacle de feux d’artifices, à l’initiative de la première magistrate de la ville, Nassénéba Touré, devenu maintenant une institution.
Il est exactement minuit quand les premières lumières colorées éclatent dans le ciel. La foule a grossi, les retardataires dépêchent les pas pour se rapprocher. « Odienné est chic oh, c’est zo (joli en argo ivoirien), s’écrie une jeune spectatrice. Sous le regard émerveillé d’une foule compacte, des bandes et points de lumières vont ainsi danser dans le ciel pour 15 de minutes de spectacle.
« Ça été un moment féérique. Je suis sorti avec la petite famille pour venir assister. Les enfants ont énormément apprécié et je crois qu’il faut remercier madame le maire (Nassénéba Touré) qui a institué ces feux d’artifices pour égayer la population en fin d’année », a confié, M. Bamba Abdoulaye, au nombre des adultes qui ont effectué le déplacement pour vivre ce spectacle, dont les enfants, adolescents et jeunes ont fait une affaire personnelle.
Loin de la frénésie du spectacle des feux d’artifice, d’autres populations ont choisi d’attendre 2024, dans un cadre de prières, à l’instar de paroissiens de la cathédrale Saint Augustin d’Odienné. La raison exprimée en chœur est de rendre grâce à Dieu pour l’année écoulée et placer sous sa protection la nouvelle à venir.
A côté, les lieux de divertissement ont reçu également leurs lots de fêtards, comme à toutes les célébrations marquantes.
(AIP)
kg/fmo