Bingerville, 21 mai 2025 (AIP) – Le ministère des Ressources animales et halieutiques a lancé, mardi 20 mai 2025, un atelier de formation destiné aux aquaculteurs, dans le cadre de la promotion de la crevetticulture marine, un segment encore peu exploré en Côte d’Ivoire mais porteur de grandes potentialités pour l’autosuffisance alimentaire.
Organisé à l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER) de Bingerville, cet atelier se tient les 20 et 21 mai dans le cadre du projet « Pro-diversification », qui vise à diversifier les filières aquacoles nationales. Il ambitionne de renforcer les capacités techniques et technologiques des acteurs du secteur en matière de production de crevettes en milieu marin, une première en Côte d’Ivoire.
Prenant la parole au nom du ministre, le représentant du conseiller technique, Saoré Kouassi Arsène, a souligné que cette initiative s’inscrit dans les objectifs de la Politique nationale de développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture (PONADEPA 2022-2026). Elle vise à réduire les importations de protéines animales, notamment les produits halieutiques, en favorisant une production locale accrue et durable.
« Pour atteindre ces objectifs ambitieux, il est essentiel d’armer nos acteurs à travers des formations sur les techniques innovantes et durables de production aquacole. Une filière bien maîtrisée devient alors un moteur de développement local et de transfert de compétences », a-t-il indiqué.
Le projet entend aussi lever les obstacles au développement de l’aquaculture en orientant progressivement le secteur vers la production marine, actuellement sous-exploitée malgré les 550 km de façade maritime du pays.
Pour le coordonnateur de Pro-diversification, Guépié Stéphane, l’exploitation durable de la crevetticulture constitue un vecteur important de transformation économique :
« Ce nouveau segment permettra non seulement de créer des emplois et de renforcer l’économie locale, mais aussi de préserver les écosystèmes marins en réduisant la pression sur les ressources halieutiques traditionnelles. »
La Côte d’Ivoire, bien que dotée d’un important potentiel hydrographique, ne couvre actuellement que 10 % des besoins nationaux en poissons, dont seulement 4 % sont issus de l’aquaculture, pour une demande estimée à 615 000 T. Le développement d’une aquaculture marine structurée apparaît donc comme une priorité stratégique pour le pays.
(AIP)
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