San Pedro, 28 février 2024 (AIP) – L’équipe congolaise du Mécanisme de subventions dédiées aux communautés locales (DGM), anciennement connu sous le nom de Dedicated Grant Mechanism for Local Communities, a entrepris une visite à San Pedro et Méagui, du lundi 26 au mercredi 28 février 2024, afin de s’inspirer du modèle ivoirien de mise en œuvre de ce projet visant à impliquer les communautés riveraines dans la réduction de la déforestation et de la dégradation des forêts classées, des parcs et réserves.
Lors d’un atelier de partage d’expériences, les membres de l’agence nationale congolaise d’exécution et du comité national de pilotage du DGM ont échangé avec l’équipe de Care International chargée de l’exécution du projet en Côte d’Ivoire et le comité national de pilotage, sur les différents modèles et structures de gouvernance du DGM, les éléments pertinents des procédures administratives nécessaires, les rôles et obligations des parties prenantes, ainsi que l’approche, les résultats et les leçons de la mise en œuvre du projet en Côte d’Ivoire.
Le coordonnateur du DGM Côte d’Ivoire, Losseni Coulibaly de Care International, a présenté à ses hôtes les réalisations du projet mis en place en 2020 et qui prendra fin en avril. Il a annoncé que 226 microprojets ont été soutenus dans 124 villages, avec une répartition équitable entre les huit régions d’intervention. Parmi les activités financées, on compte des élevages de porcs, d’ovins, de caprins, de volaille, d’escargots et d’aulacodes, la production de miel ainsi que la culture et la transformation du manioc.
Le président du comité national de pilotage du DGM Côte d’Ivoire, Saré Play Christophe, également Chef de tribu de Méagui, a témoigné que le projet a eu un impact positif sur la vie des populations et des villages, avec un bilan qu’il évalue à « 80% de réussite ».

« Aujourd’hui, lorsque vous vous rendez dans les villages, le DGM a véritablement révolutionné l’architecture même des villages (…) Avec l’élevage, les forêts classées et les parcs ne subissent plus la pression des braconniers », a-t-il témoigné.
L’équipe du DGM Côte d’Ivoire a également entrepris, avec la délégation congolaise, une visite de terrain sur les sites de quelques activités génératrices de revenus réalisées dans la sous-préfecture de Méagui au profit des populations autochtones et des communautés locales vivant à la périphérie de la forêt classée des Rapides Grah et du parc national de Taï.
Le coordonnateur du DGM Congo, Rock Borgio OtoungouNdza, a indiqué qu’au niveau de son pays, le contrat a été signé en 2021 et que le projet est dans sa première phase d’études de mise en œuvre des activités. Prévu pour s’achever fin mars 2026, il sera mis en œuvre dans trois régions, 15 districts et 75 villages.
« Nous avons beaucoup appris de l’expérience de nos confrères de Côte d’Ivoire (…) Nous partageons presque le même environnement. Nous sommes partis d’Abidjan pour San Pedro, c’est la même terre, c’est la même culture, ce sont les mêmes réalités. Alors, c’est dire que ce que nous avons appris comme leçons ici sera profitable pour nous », a-t-il déclaré, remerciant le comité de pilotage global du DGM d’avoir organisé cette rencontre.
L’initiateur de la rencontre de partage d’expérience, le comité de pilotage global du DGM qui assure la coordination au niveau international, était représenté par Johnson Cerda des États-Unis d’Amérique.
Financé par la Banque mondiale, le DGM vise à renforcer la capacité des communautés locales cibles à participer au processus REDD+ au niveau local, national et mondial.

La Côte d’Ivoire s’est engagée depuis 2011 dans le processus de réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+), dont l’objectif principal est de contribuer à l’inversion de la tendance à la déforestation et à la dégradation des forêts en général, en particulier des forêts classées et des aires protégées, et de contribuer à la lutte contre le changement climatique.
(AIP)
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