Divo, 27 mars 2024 (AIP) – La restitution des résultats d’une étude de terrain dans la Réserve botanique de Divo (RBD), mardi 26 mars 2024, dans le cadre d’une contribution à la restauration et la préservation de la flore de cette réserve a permis aux experts du Centre international de recherche en agroforesterie (ICRAF) et ses partenaires, de dénombrer un total de 595 espèces existant dans cette réserve, affectée depuis des années par l’accroissement des activités agricoles et les effets du changement climatique.
L’inventaire floristique de la RBD a été initié dans le cadre d’un projet de renforcement de capacité, dénommé ‘’Darwin initiative capability and capacity’’. Il est piloté par l’ICRAF en collaboration avec Botanic gardens conservation international (BGCI), le Centre national de floristique (CNF) de l’université d’Abidjan, et du ministère des Eaux et Forêts.
Les résultats des études ont été livrés par des chercheurs de l’ICRAF et du CNF, en présence du préfet de Divo par intérim, du représentant du Directeur pays de l’ICRAF, du Directeur général adjoint des Eaux et Forêts, et de chefs des villages riverains.
Selon la présentation faite par le coordonnateur de l’équipe de l’inventaire, Dr Konan Yao, l’étude a permis de d’identifier 595 espèces végétales (herbes, lianes, arbres, arbustes) appartenant à 381 genres et 106 espèces botaniques, dont 365 dans les forêts secondaires. L’examen des images satellitaires et l’investigation sur le terrain ont permis de déterminer que la réserve est occupée par 64% d’espèces de forêt, 23% d’espèces de forêt et de savane, et 7% d’espèces exotiques.
Huit occupations de sol ont été relevées, dont 34% de cacaoyers, 23% de basfonds et jeunes jachères, 14% de palmiers et hévéas, 11% de plantations forestières, 03% de mosaïques de cultures (manioc, bananiers, et autres), 08% de forêts secondaires, et 05% de jachères âgées. En termes de superficie, les cacaoyers occupent 2312 ha, les forêts secondaires 304 ha, les plantations forestières 748 ha.
Il y a été identifié 61 espèces de flore à statut particulier, dont 35 espèces communes à la zone ouest africaine et 22 correspondant aux espèces de la zone de la haute Guinée. Il y a été retrouvé 16 espèces menacées de disparition, dont Koto, Kotiné, Tiama, Gbi, Framiré, Pacobli, Bossé, Acajou, Petit cola, Kossibé. Des espèces comme Sankorézou et Aguilla y ont disparu.
Le représentant du Directeur pays de l’ICRAF, Dr Kouakou Thomas d’Acquin, et le préfet par intérim de Divo, Doumbia Adama, ont déploré la pression des activités agricoles sur la réserve, mais invitent les populations à s’approprier le projet de restauration en cours de cette réserve, qui « représente la vie », selon M. Doumbia. L’objectif du projet est d’établir un plan de restauration de la RBD.
La RBD a été créée par arrêté N°2359 du 26 octobre 1935, dernièrement modifié en 1975. Située sur l’axe Divo-Tiassalé, elle est à quatre kilomètres de la ville de Divo et a une superficie total d’environ 6800 hectares. Elle servait de zone grenier des semenciers des différentes essences d’arbres de forêts ivoiriennes pour faire la reforestation. Mais au fil des années, elle a été envahie par les activités agricoles, qui ont affecté sa composition, au point de voir certaines essences d’arbres menacées aujourd’hui de disparition, et de voir amoindrie sa capacité à jouer pleinement son rôle de conservation et de régulation de la biodiversité.
(AIP)
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