Divo, 28 mars 2025 (AIP) – Les experts du Centre international de recherche en agroforesterie (ICRAF) et ses partenaires qui ont fait l’inventaire floristique de la Réserve botanique de Divo (RBD) ont, au terme de la restitution de leur étude, fait des recommandations aux autorités étatiques et politiques, aux structures techniques, et aux populations, des recommandations pour la restauration de cette réserve, consistant à imposer aux occupants actuels comme seule condition pour les y maintenir, la pratique de l’agroforesterie avec les essences d’arbres menacées de disparition.
L’ICRAF, Botanic gardens conservation international (BGCI), le Centre national de floristique (CNF) de l’université d’Abidjan, et le ministère des Eaux et Forêts, ont commis leurs experts et techniciens pour faire l’inventaire de la flore dans la réserve botanique de Divo. Ceux-ci ont fait, mardi 26 mars 2024, à Divo, des recommandations, au cours d’un atelier de restitution, pour faciliter la restauration de la réserve et lui restituer son statut de réserve de semenciers des espèces des forêts ivoiriennes.
Aux populations qui y ont des plantations, surtout de cacao, les experts recommandent qu’il leur soit imposé comme principale condition, la pratique dans leurs plantations de l’agroforesterie, en les obligeant à y planter des essences d’arbres actuellement en danger de disparition dans les forêts ivoiriennes, afin de contribuer à préserver ces essences et en faire des semenciers.
Dr Jean-Claude N’Zi de l’ICRAF a expliqué qu’il s’agit d’une solution de raison, car pour des raisons sociales et socioéconomiques, il n’est pas indiqué de déguerpir les occupants illégaux de la réserve. La condition de leur maintien doit donc être de leur imposer l’agroforesterie, a-t-il expliqué.
En plus de cette condition, il est recommandé aux populations de « réduire l’utilisation des pesticides et des herbicides dans la réserve, surtout dans les basfonds et tout le long des cours d’eau », parce que l’utilisation de ces substances a une incidence négative sur la biodiversité.
Les experts proposent que des arbres fruitiers locaux puissent également y être plantés « pour la résilience contre le changement climatique ». Interdiction est faite aux planteurs d’étendre leurs plantations dans les fragments de forêts secondaires et de jachères âgées qui sont dans la réserve.
A l’Etat et aux autorités politiques, il a été recommandé l’élaboration d’un plan simplifié de restauration participative de la réserve, conformément à l’occupation du sol et la composition floristique dégagée par l’inventaire. Un atelier est prévu au mois de mai 2024 à Abidjan pour cette planification.
L’ICRAF, le CNF, et les autres partenaires ont insisté afin que les techniciens veillent à introduire dans la réserve des espèces en voie de disparition, surtout enrichir celle-ci « en espèces à haute valeur de conservation et non en espèces exotiques ».
La RBD a été créée par arrêté N°2359 du 26 octobre 1935, dernièrement modifié en 1975. Située sur l’axe Divo-Tiassalé, elle est à quatre kilomètres de la ville de Divo et a une superficie totale d’environ 6800 hectares. Elle servait de zone grenier des semenciers des différentes essences d’arbres de forêts ivoiriennes pour faire la reforestation et régule encore la biodiversité à Divo.
(AIP)
jmk/fmo