Bouaké, 30 avr 2024 (AIP)- Le président du conseil d’administration de l’organisation agricole Yeya Négoce, Dr. Miaman Koné, a exhorté dimanche 28 avril 2024 les membres de la diaspora Mahou de Bouaké à investir dans l’agriculture et l’élevage dans le Bafing, leur région d’origine.
L’expert des question agricole et cadre à l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER) a fait cette exhortation, lors d’une conférence prononcée à Bouaké sur le thème « Comment investir durablement dans l’agriculture et l’élevage dans la Bafing ».
Dans son exposé, le conférencier a mis en relief les potentialités agropastorales de la région du Bafing qui couvre une superficie de 8 796km2 pour une population de 262 850 habitants. Cette population, essentiellement agricole, s’adonnent aussi bien à des cultures pérennes qu’à des cultures annuelles.
Les cultures pérennes concernent l’anacarde, qui « est amené à devenir la principale culture de rente de la région », le coton, la canne à sucre et le binôme café-cacao. Les cultures annuelles concernent, quant à elles, le riz, l’igname, le manioc et le maïs et l’arachide.
Outre les cultures pérennes et annuelles, les populations du Bafing s’adonnent aux cultures maraîchères. Deux types de cultures maraîchères sont pratiquées, notamment, les légumes de type africain tels que le piment, le gombo, le n’drowa (aubergine), la tomate locale produits de façon traditionnelle et saisonnière et les légumes de type européen, tels que la laitue, le chou, le concombre, la carotte et la tomate (Sodefel), cultivés de façon permanente.
Miaman Koné a également mis en relief les deux types d’élevage pratiqués dans la région du Bafing. Il s’agit, d’une part, de l’élevage conventionnel avec l’élevage des bovins, l’élevage des petits ruminants (ovins et caprins), l’élevage des porcins et l’aviculture, et d’autre, de l’élevage non conventionnel avec la pisciculture.
Il a, en outre, relevé les entraves au développement de l’investissement dans l’agriculture et l’élevage. Ces entraves sont la récurrence des conflits dans la conduite des activités agricoles, notamment, les conflits fonciers, les conflits agriculteurs-éleveurs.
Il existe d’autres freins au développement de l’investissement agricoles comme l’exode rural qui réduit considérablement le nombre d’actifs et accentue la rareté de la main d’œuvre agricole, la pénurie de semences sélectionnées plus productives, la cherté des intrants agricoles (engrais, produits phyto et véto).
A cela s’ajoute la faible mécanisation des cultures, la pénurie d’ouvrages hydro-agricoles qui rend l’agriculture et l’élevage trop dépendants de la pluviométrie, le déficit d’organisations fiables et viables des producteurs, le déficit de formation des producteurs et l’accès difficile au financement qui constitue à n’en point douter un frein à l’investissement dans le secteur agropastoral.
Dr. Miaman Koné dont l’objectif premier, à travers cette communication, est d’inciter la diaspora du Bafing résidant à Bouaké à investir dans sa région d’origine, a énuméré quelques filières porteuses dans cette région, à savoir l’anacarde, le manioc, la tomate, le riz, le maïs et l’élevage de bovin.
Selon lui, chacune de ces filières présente des opportunités certaines d’investissement dans le domaine de la transformation. Il conseille d’innover en créant des unités de transformation, notamment, des unités de transformation du riz paddy, de noix brutes de cajou, du maïs en farines destinées à l’alimentation des animaux et du manioc en attiéké frais. Il conseille également aux membres de la diaspora mahou de Bouaké l’implantation dans la région du Bafing d’une entreprise de prestation de services de mécanisation agricole, d’unités de production et de conditionnement de produits maraîchers et de fermes d’élevage de Bovins, ovin-caprin, porc, volaille, pisciculture, apiculture, d’escargot et agouti.
Il a estimé en millions FCFA les avantages de tels investissements pour les producteurs de la région qui vont alimenter ces différentes unités en matière première, pour le transformateur et pour d’autres acteurs indirects du projet.
Le PCA de Yeya Négoce a partagé l’expérience personnelle de son organisation de 2004 à ce jour avec l’implémentation d’un certain nombre de projets, à savoir le projet « J’aime mon village », le projet « Zéro sans papier », le projet « Stop conflit agriculteurs-éleveurs » et le projet « Installation de promoteur de poulaillers de volaille traditionnelle ».
(AIP)
rkk