Divo, 13 mai 2024 (AIP) – Le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, a initié des investigations de terrain de ses services auprès de certaines usines polluantes, avec pour conséquences, dans la région du Lôh-Djiboua, la fermeture provisoire, le 08 avril 2024, de onze huileries qui depuis s’efforcent de se conformer aux normes environnementales et de gestion des déchets industrielles, a constaté l’AIP vendredi 10 et samedi 11 mai 2024.
Devant la persistance de cas de pollution et de risques de pollution de cours d’eau et ses impacts sur la santé des populations riveraines de certaines unités industrielles dans le pays, le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Jacques Assahoré Konan, a d’abord pris une mesure d’urgence de fermeture des onze huileries de la région du Lôh-Djiboua qui, à des niveaux différents traitaient mal leurs déchets qu’elles déversaient dans la nature, dans des cours d’eau, et des basfonds.

A la suite de cette décision de fermeture provisoire, prise le 08 avril 2024, le ministre avait posé trois conditions pour la réouverture des usines concernées. Il a été imposé aux huileries fermées d’avoir en premier l’autorisation environnementale d’ouverture, ou avoir engagé la procédure d’obtention, ensuite avoir construit, ou être en train de construire un système d’épuration des eaux usées de l’usine avant rejet, dans un délai déterminé, enfin avoir construit des bassins de rétention provisoire des eaux usées de l’usine ou avoir commencé la construction. Une dépollution de sites est exigée également à des usines.
Le Directeur régional de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Yao N’goran Léonnard, a expliqué qu’une visite de contrôle qu’il a effectuée avec le Centre ivoirien antipollution (CIAPOL) et d’autres partenaires, a permis au ministre d’accorder l’autorisation provisoire d’ouverture à deux unités industrielles (SAPH et OAIC), sur les cinq fermées dans le département de Divo, à la suite du constat de réalisation des travaux exigés, deux semaines après la mesure de fermeture. A Guitry, deux usines (SEHP et Palm Ivoire), sur les six du département, ont obtenu la même décision de d’ouverture provisoire.
Trois autres huileries du département de Divo, a-t-on noté, sont actuellement engagées dans des procédures et des travaux pour répondre aux normes et conditions posées par le ministère de l’Environnement. A Guitry, sur les quatre huileries encore fermées, deux ont entamés les travaux pour se mettre en règle vis-à-vis des normes environnementales.
Selon M. Yao N’goran, le ministre tient compte des conséquences socioéconomiques de ces fermetures et facilite les procédures pour aider les entreprises à être conformes aux normes. Mais, des visites de terrains dans d’autres régions sont annoncées pour obliger toutes unités industrielles à être en règle par rapport au respect de l’environnement et la gestion de leurs déchets.
Cette opération a été déclenchée à la suite d’une visite de terrain du ministre des Eaux et Forêts à Divo, le 02 février 2024. A sa suite, deux semaines après, les autorités locales, et les équipes du ministère de l’Environnement ont recommandé la fermeture des onze huileries de la région, dont la plupart pollue l’environnement avec les matières grasses rejetées sans précaution dans la nature. En février et mars 2024, l’eau des robinets, distribuée à Divo par la Société de distribution de l’eau de Côte d’Ivoire (SODECI) à partir du fleuve ‘’Boubô’’ a été polluée par les déchets déversés dans la nature par des huileries.
(AIP)
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