Bongouanou, 21 mai 2024 (AIP)- Les enjeux et conséquences de la colonisation illégale de la forêt classée sur les flancs des collines de Bongouanou étaient au centre d’une réunion tenue samedi 18 mai 2024 à la préfecture de Bongouanou, entre les autorités locales, les représentants de la Société de développement des forêts (SODEFOR), les leaders d’opinion et les cadres locaux.
Le directeur du centre de gestion de la SODEFOR d’Abengourou, le commandant des eaux et forêts Fabrice Tiolé, a relevé que la colonisation anarchique des forêts classées représente une menace croissante pour l’écosystème et les communautés locales, tout en évoquant les dangers immédiats et à long terme de l’action des riverains.
Il a mis en lumière les impacts environnementaux et sociaux de cette colonisation illégale.
« Cette forêt classée a été colonisée de façon anarchique, sans autorisation. Les conséquences de ces actions sont multiples, entre autres, la perte de biodiversité, la dégradation des sols », a fait savoir M. Tiolé, ajoutant que la déforestation non contrôlée a des répercussions graves sur le climat.
De plus, la perte du couvert forestier perturbe les cycles hydrologiques, accentuant les risques d’érosion et de glissements de terrain, particulièrement sur les flancs des collines, a affirmé le directeur du centre de gestion de la SODEFOR.
Pour remédier à la situation, plusieurs mesures ont été discutées lors de la réunion. Il s’agit, entre autres, de l’arrêt immédiat de tous les lotissements en cours et les permis de construire délivrés par le ministère de la Construction.
Ces mesures ont pour objet de stopper l’expansion incontrôlée des colonies illégales et de protéger les zones forestières restantes, a-t-on signalé.
Des actions de reboisement et de sensibilisation des populations ont été également planifiées avec, notamment, la pose de panneaux d’indication et de sensibilisation pour rappeler l’importance de ces forêts classées.
Une limite périmétrale sera reboisée afin de contenir et d’arrêter les actions de colonisation. En outre, un fichier de lotissements existants sera établi pour identifier et caractériser les occupants illégaux, permettant ainsi une meilleure gestion de la situation.
Un comité d’urgence, sous l’autorité du préfet de Bongouanou, sera mis en place pour superviser la mise en œuvre de ces mesures. La collaboration interinstitutionnelle est essentielle pour s’assurer que ces initiatives portent leurs fruits, a souligné le commandant Tiolé, estimant qu’il est impératif d’agir immédiatement “pour préserver nos forêts”.
(AIP)
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