Bouaké, 29 mai 2024 (AIP)- La ville de Bouaké a abrité mardi 28 et mercredi 29 mai 2024 une réunion de coordination du projet « 2 heures pour la vie » à l’issue de deux années de mise en œuvre.
Cette réunion, qui a enregistré une cinquantaine de participants au nombre desquels des membres du corps préfectoral de la région de Gbêkê, des représentants des directions centrales du ministère de la santé, des responsables de la région sanitaire de Bouaké, des praticiens de santé, des membres de la société civile, des leaders communautaires et des agents de l’UNFPA, visait à améliorer les performances de l’an 3 de ce projet dans la région de Gbêkê.
Il s’agissait concrètement au cours de ces deux jours de travaux de présenter les performances de l’an 2 du projet, en décrivant les accomplissements, les contraintes et les perspectives à court terme, d’identifier les stratégies à promouvoir pour faciliter la réalisation de toutes les activités inscrites au programme, partager avec les différentes parties prenantes les principales stratégies et interventions pour 2024 et de discuter des défis de collaboration opérationnelles entre récipiendaire principale et sous-récipiendaire.
Parmi les acquis majeurs du projet de l’année 2023, figurent la formation de 330 agents de santé communautaires, la mise en place de cinq comités de veille contre les décès maternels et 50 écoles de maris modèles et l’organisation de dialogues communautaires. Il importe de relever également le renforcement des plateaux techniques de sept structures du réseau SONU régional, à travers l’équipement en matériels biomédicaux, la formation du personnel, l’actualisation du plan de connexion des maternités périphériques aux maternités SONU et du plan de référencement et la réalisation de nombreuses campagnes de sensibilisation des communautés en langues locales à travers les ondes des radios de proximité.
Selon le représentant résident adjoint de l’UNFPA, Mohamed Ahmed Abd, ces réalisations ont permis d’améliorer significativement la santé maternelle et néonatale dans la région de Gbêkê où le nombre de décès maternel a diminué passant de 107 en 2022 à 101 en 2023.
Malgré ces réalisations encourageantes, selon M. Mohamed, il existe encore des contraintes qui ont contribué à ralentir la mise en œuvre du projet avec un taux de réalisation des activités de 87% et une exécution budgétaire de 66%. L’année 2024, qui constitue la 3ème année de mise en œuvre du projet, est donc une année charnière avec de nombreux défis à relever pour espérer atteindre les objectifs qui lui sont assignés avant son terme en 2026.
Au nombre de ces défis, figurent la formation de 1000 leaders communautaires pour densifier les interventions et services au niveau communautaire, l’opérationnalisation du plan de référencement des patientes à travers le réseau défini pour réduire les délais de prise en charge et l’actualisation du réseau SONU régional au fur et à mesure de son développement.
A cela, il faut ajouter le monitorage des SONU qui est indispensable pour maintenir l’assurance qualité des services offerts dans les centres de santé et la résolution des contraintes liées aux transferts de fonds de la direction générale de la santé (DGS) aux sous-récipiendaires pour la mise en œuvre diligente des activités.
De ce fait, tout en remerciant l’ensemble des parties prenantes à ce projet pour leur « engagement constant » qui a permis de faire ce bond qualitatif, le représentant résident adjoint de l’UNFPA en Côte d’Ivoire les a encouragées à poursuivre sur cette lancée afin d’en faire « un véritable succès régional ». « Ensemble, nous pouvons réaliser l’objectif principal de ce projet qui est de faire en sorte que chaque femme enceinte, chaque nouveau-né puisse bénéficier de soins obstétricaux et néonatals d’urgence de qualité en moins de deux heures à chaque fois qu’ils en ont besoins », a-t-il lancé.
Plusieurs recommandations ont été faites par les participants à la rencontre pour l’atteinte des objectifs de l’an 3 du projet. Il a, notamment, été recommandé au terme des travaux d’actualiser le réseau régional SONU de Gbêkê, de prendre un arrêté pour l’application du plan de référencement et de connexion, de mettre les ambulances à la disposition des structures du projet, d’assurer la formation des ambulanciers de tous les districts sanitaires de la région, de faire le plaidoyer pour la mise à disposition d’un pédiatre dans les structures sanitaires, de désagréger les données des décès maternels du CHU de Bouaké (décès de la région et décès hors région) et d’utiliser le formulaire national d’élaboration du plan d’accouchement.
Le projet « 2 heures pour la vie » a été lancé depuis le 30 mai 2022 pour une durée de cinq ans (2022-2026) et vise à garantir l’accès des femmes enceintes à des soins obstétricaux et néonatals d’urgence de qualité en moins de 2 heures. Il s’agit d’un projet sous-régional qui est implémenté au Bénin, au Togo et en Côte d’Ivoire avec l’appui financier de la firme biopharmaceutique japonaise TAKEDA.
(AIP)
rkk