San Pedro, 08 juin 2024 (AIP)-Des agents techniques du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, et ceux de l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER) du Bas-Sassandra ont bénéficié, jeudi 06 juin 2024 à San Pedro, d’un renforcement de capacités en vue de contribuer à réduire au maximum l’exposition des populations aux pesticides et les éventuels risques d’intoxication.
Chargés de l’encadrement et le suivi des paysans au quotidien, ces agents techniques auront pour mission, dans le cadre de la lutte intégrée et de la gestion des pesticides, de renforcer les actions de sensibilisation à l’effet de les amener à une utilisation raisonnée des produits tels que les insecticides, les acaricides, les fongicides, les herbicides, les nématicides, les rodenticides, servant à contrôler respectivement les insectes, les acariens, les maladies, les mauvaises herbes, les nématodes et les rongeurs dans les plantations.
Le secrétaire exécutif de l’Association des entreprises nationales phytosanitaires de Côte d’Ivoire, Bognan Kouassi, a expliqué que ces produits utilisés dans les méthodes de lutte contre les ennemis des cultures agricoles deviennent dangereux à la fois pour les plantes, l’utilisateur, l’environnement et le consommateur des denrées alimentaires.
Pour prévenir les risques, il faut observer les principes recommandés pendant l’achat, le transport des produits, le stockage, avant et pendant leur application.
Il s’agit, par exemple, de porter des tenues de protection pendant le traitement des parcelles avec les produits, d’éviter de traiter en plein soleil, de s’abstenir de les appliquer lorsque le vent est trop fort, de ne pas jeter les restes dans les rivières et d’utiliser les produits homologués.
« Le pesticide a beau être très dangereux, tant qu’il n’y a pas de contact avec ce pesticide, il n’y a aucun risque », a affirmé M. Kouassi qui recommande l’observation des bonnes pratiques phytosanitaires pour éviter les intoxications.
L’intoxication peut être chronique et aigüe. Une intoxication chronique se fait dans le temps, à faible dose et ses effets se découvrent plus tard, contrairement à la forme aigüe.
Le contact avec les pesticides ou l’exposition survient de différentes façons. Lorsqu’un paysan traite sa parcelle au moment où le vent est trop fort, il s’expose lui-même au contact du produit s’il n’est pas protégé, mais il met aussi en danger les personnes de son entourage qui recevront les particules dans l’air sous l’effet du vent.
Il en est de même, lorsque le délai de la récolte, après le traitement d’un champ, n’est pas respecté, les consommateurs des produits traités courent le risque d’intoxication chronique ou aiguë.
Le chef de service de la Production agricole et du Contrôle de la qualité de la direction régionale de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières de San Pedro, N’Guessan Kona Gédéon, a souligné que l’ANADER entreprend des sensibilisations sur l’utilisation des pesticides, mais le constat sur le terrain montre que les conseils ne sont pas toujours suivis par les paysans.
Dans le cadre de la lutte intégrée, les participants à l’atelier veilleront au respect des principes en conseillant aux exploitants agricoles d’utiliser de façon bien pensée toutes les méthodes de lutte contre les ennemies des cultures à leur disposition.
La formation comporte quatre grands modules, à savoir la connaissance des ennemis des cultures et les méthodes de lutte contre ces ennemis, la connaissance des pesticides, la gestion des intoxications, les bonnes pratiques phytosanitaires.
Ce projet de sensibilisation s’inscrit dans le programme de production alimentaire d’urgence en Côte d’Ivoire (2PAU-CI) financé par la Banque mondiale qui appuie les paysans en distribuant gratuitement des intrants, pour accroître la production des vivriers tels que le riz, le manioc et le maïs.
Il est mis en œuvre dans plusieurs régions, notamment le Poro, le Tonkpi, le Kabadougou, les Lacs et San Pedro.
(AIP)
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