Abidjan, 9 juil 2024 (AIP)- Le chef des droits de l’Homme de l’ONU, Volker Türk, a fustigé mardi 9 juillet 2024, à Genève, les « violations flagrantes et généralisées des droits humains », » perpétrées à « grande échelle et en toute impunité » contre les migrants et réfugiés en Libye, malgré une amélioration de la situation sécuritaire dans ce pays.
Ces abus, qui incluent la torture et le travail forcé, sont perpétrés par des acteurs étatiques et non étatiques sur l’ensemble du territoire libyen, notamment aux frontières et dans les centres de détention arbitraire.
Selon M. Türk, la Libye, point de destination et de transit pour plus de 706.000 migrants en décembre 2023, est le théâtre d’une « déshumanisation » de ces populations vulnérables.
Depuis avril 2023, les autorités libyennes ont procédé à des arrestations en masse et à des expulsions collectives, souvent en coopération avec les autorités tunisiennes. Ces actions ont lieu dans un contexte de pressions croissantes de l’Union européenne pour limiter les flux migratoires en Méditerranée.
Les centres de détention, comme ceux de Bir el-Ghanam et d’Assa, sont des lieux de graves abus, incluant la torture, les exécutions extrajudiciaires et la traite des êtres humains. Ces violences se produisent alors que les discours de haine et les actes de racisme à l’égard des migrants, notamment les Africains subsahariens, se multiplient.
Malgré ces dangers, de nombreux migrants continuent de traverser la Libye en quête de sécurité, souvent au péril de leur vie. Plus de 2.400 personnes sont mortes ou ont disparu en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre avril 2023 et avril 2024.
Volker Türk appelle la communauté internationale à réévaluer et, si nécessaire, suspendre la coopération en matière de migration avec les autorités libyennes impliquées dans ces violations des droits humains.
(AIP)
eaa/zaar