Abidjan, 31 août 2024 (AIP) – La Côte d’Ivoire s’est engagée à réduire de 60 % les émissions de mercure dans le secteur de l’orpaillage d’ici 2030, a annoncé Dominique Bally Kpokro, directeur exécutif du Centre Africain pour la santé environnementale (CASE), lors d’un atelier tenu du mercredi 28 au jeudi 29 août 2024 à Abidjan.
Avec environ 500 000 orpailleurs actifs dans le pays, dont 300 000 concentrés dans le nord, l’utilisation du mercure constitue une menace majeure pour l’environnement et la santé publique. L’exploitation minière artisanale et à petite échelle de l’or (EMAPE) s’étend sur 29 des 31 régions de la Côte d’Ivoire, et plus de 8 tonnes de mercure y sont utilisées chaque année, bien que ce chiffre ait diminué par rapport aux 13 tonnes enregistrées en 2016, selon M. Kpokro.
L’utilisation abusive du mercure entraîne la contamination de l’air, des sols et des eaux environnantes, affectant également les espèces aquatiques, notamment les poissons.
Sous-directeur Santé Environnement au ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle, Dr Claude François Koffi a expliqué que l’exposition au mercure, par inhalation, ingestion ou contact dermique, peut entraîner des troubles neurologiques et comportementaux, ainsi que des dommages irréversibles au cerveau.
Il a également souligné qu’une parcelle utilisée pour l’extraction minière ne peut être ré exploitée avant une période de 100 ans, mettant en exergue l’importance de promouvoir des pratiques d’exploitation sans mercure et plus sûres pour prévenir l’exposition à ce dangereux neurotoxique.
Pour soutenir une exploitation minière artisanale durable en Côte d’Ivoire, plusieurs initiatives ont été mises en place, notamment le projet planetGOLD, exécuté par le CASE et l’ONG IMPACT, sous la supervision d’un comité de pilotage présidé par le ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique.
En Côte d’Ivoire, le projet planetGOLD, déployé en 2023, sur cinq sites dans les régions du Bélier, de la Marahoué, du Poro, du Hambol et du Moronou, le projet vise à réduire l’utilisation du mercure d’une tonne et demie sur chaque site, soit un total de 4,5 tonnes de réduction de mercure d’ici 2028.
Déployé en 2023, le projet planetGOLD couvre cinq sites dans les régions du Bélier, de la Marahoué, du Poro, du Hambol et du Moronou. Il vise à réduire l’utilisation du mercure d’une tonne et demie sur chaque site, soit un total de 4,5 tonnes d’ici 2028, au niveau de l’EMAPE.
Ce projet ambitionne d’ « éliminer l’usage du mercure en favorisant la formalisation des activités minières, en améliorant l’accès à des chaînes d’approvisionnement responsables en or, et en introduisant des mécanismes financiers pour encourager l’adoption de technologies alternatives sans mercure. Il envisage d’avoir un impact direct sur 4 350 personnes », a précisé Dominique Bally Kpokro.
Financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), planetGOLD Côte d’Ivoire fait partie d’une initiative globale couvrant 25 pays, soutient la mise en œuvre de la Convention de Minamata sur le mercure.
Ratifiée par la Côte d’Ivoire le 1er octobre 2019, cette convention internationale, adoptée le 10 octobre 2013 à Kumamoto, au Japon, vise à protéger la santé humaine et l’environnement contre les effets néfastes du mercure. La Convention est baptisée en référence à la ville de Minamata où des milliers de personnes ont été empoisonnées par des effluents industriels contaminés au mercure, occasionnant des maladies congénitales.
L’atelier organisé par le CASE, assorti d’une visite sur un site d’orpaillage, a permis à une vingtaine de journalistes ivoiriens d’être davantage instruits sur les dangers du mercure, ses impacts environnementaux et sanitaires, ainsi que sur les initiatives visant à réduire son utilisation dans l’extraction aurifère. Le journaliste Diedri Anderson a formé les participants aux techniques de couverture médiatique des activités liées à l’orpaillage, afin de mieux sensibiliser le grand public.
(AIP)
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