Abidjan, 27 déc (AIP)- La Direction des cantines scolaires (DCS) en collaboration avec le Programme alimentaire mondial (PAM) a organisé du mercredi 18 au vendredi 20 décembre 2024 à Grand-Bassam, un atelier national sur l’évaluation de l’approche “SABER 2024” du Programme d’alimentation scolaire (PAS) en Côte d’Ivoire.
Cet atelier a réuni des autorités préfectorales et des participants issus de la DCS, du PAM, du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA), des collectivités locales et territoriales, des organisations de la société civile, des partenaires techniques et financiers, du secteur privé, des ministères techniques concernés. Il a permis de passer en revue les forces, les faiblesses et d’envisager de nouvelles orientations de ce programme.
Concernant les rôles de la communauté, ils ont été jugés déterminants dans le PAS grâce aux différents groupements mobilisés autour des cantines ainsi que l’appui des cadres, des mutuelles de développement, des faîtières agricoles.
Par ailleurs, quelques faiblesses ont été relevées comme par exemple le vieillissement des membres des groupements, le changement climatique et la rareté des terres cultivables.
La commission qui a planché sur cet objectif du SABER a proposé comme solutions la sensibilisation de la jeunesse à s’intéresser à l’activité des groupements, l’innovation dans les techniques culturales et un plaidoyer auprès de la chefferie traditionnelle et des propriétaires terriens en vue d’octroyer des parcelles de terre, “pour éviter la rupture de la chaîne de production.”
La représentante du PAM, Agnès Diaye a indiqué que l’alimentation scolaire, au-delà de son rôle évident dans la lutte contre la faim, contribue de manière significative au développement du capital humain et, est un puissant levier de transformation sociale et économique.
” C’est conscient de cela que le PAM appuie les cantines scolaires pour non seulement maintenir les enfants à l’école, mais aussi renforcer leur capacité d’apprentissage, lutter contre la pauvreté et soutenir l’économie locale à travers l’intégration des chaînes de valeur agricoles” a-t-elle ajouté.
Le représentant du directeur des cantines scolaires et du directeur des Affaires financières du MENA, Philippe Kouadio Koffi, a souligné que le gouvernement ivoirien, ayant fait du PAS l’une des stratégies devant contribuer à l’accès à l’éducation, a déjà entamé l’exercice du SABER de l’alimentation scolaire par plusieurs ateliers régionaux qui ont eu lieu respectivement à Yamoussoukro, Bondoukou, Korhogo et Man.
Pour cela, il a apprécié l’initiative de Grand-Bassam qui “permettra de mesurer les progrès réalisés et d’identifier les domaines clés sur lesquels concentrer désormais les efforts.”
Quant à la sous-directrice en charge du Programme intégré de pérennisation des cantines scolaires (PIPCS), Yvanne Balogoun, elle a affirmé que l’enjeu de cet atelier est d’obtenir un programme d’alimentation scolaire plus efficace avec un meilleur taux de couverture des écoles primaires et l’implication active des communautés locales.
Les autorités municipales ont, à travers Jean Taha, représentant du maire de Grand-Bassam, souhaité apporter leur appui au programme d’alimentation scolaire. ” Nous allons nous engager dans le combat contre la faim à l’école qui, nous le pensons, doit être l’affaire de tous pour de meilleurs résultats scolaires ” a indiqué M. Taha.
Le SABER (System Approach for better éducation Result) est une approche qui a été développée par la Banque mondiale, le PAM et le partenariat pour le développement de l’enfant avec pour objectif général d’aider les gouvernements à identifier les forces et les faiblesses de leurs politiques, systèmes et programmes d’alimentation scolaire, d’identifier les domaines clés sur lesquels concentrer les investissements.
L’analyse permet en outre de développer des plans d’actions nationaux ou des feuilles de route fondées sur des données probantes pour améliorer leurs systèmes et PAS. Le SABER examine cinq objectifs fondamentaux qui constituent la base d’un programme national d’alimentation efficace, à savoir les cadres politiques et réglementaires, la capacité financière, la capacité institutionnelle et la coordination, la conception et la mise en œuvre du programme, et les rôles de la communauté.
Cet atelier SABER a pris fin par des recommandations principalement à l’endroit de l’Etat de Côte d’Ivoire et du MENA concernant la validation du SABER 2024 et la mise en place d’une loi sur l’alimentation scolaire.
(AIP)
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