Abidjan, 24 fév 2025 (AIP) –L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), pilier de l’aide humanitaire mondiale, est confrontée à une réduction massive de ses effectifs, une décision qui pourrait avoir de graves répercussions sur les programmes de développement et d’assistance dans de nombreux pays.
Dans un communiqué publié dimanche 23 février 2025, l’Agence a annoncé le licenciement de 1 600 employés aux États-Unis et la mise en congé administratif de la majorité de son personnel mondial, à l’exception de certaines missions essentielles.
Cette mesure fait suite à un décret signé par le président Donald Trump le 20 janvier 2025, dès son investiture, gelant l’aide étrangère américaine pour une période de 90 jours dans l’attente d’un réexamen complet de la politique d’assistance internationale des États-Unis.
Le démantèlement progressif de l’USAID, dont le budget s’élève à 42,8 milliards de dollars – soit 42 % de l’aide humanitaire mondiale – suscite de vives inquiétudes au sein des ONG et des organismes partenaires. Plusieurs d’entre elles, fortement dépendantes des fonds américains, redoutent un ralentissement brutal des opérations sur le terrain, mettant en péril l’accès aux soins, à l’éducation, à la sécurité alimentaire et aux infrastructures de base pour des millions de personnes vulnérables.
Les employés de l’USAID, dont l’Agence financera le rapatriement, ont dénoncé une situation dramatique, rapportent des médias occidentaux. Certains évoquent une “destruction méthodique” de l’institution, tandis que des syndicats ont saisi la justice pour contester certaines décisions administratives. Un juge fédéral a d’ailleurs suspendu une partie des mesures prises par l’administration Trump, sans pour autant enrayer la dynamique de restructuration.
Au-delà de l’impact humanitaire, cette décision pourrait également affaiblir l’influence des États-Unis sur la scène internationale, en laissant un vide que d’autres puissances pourraient exploiter. Face à cette crise, plusieurs pays partenaires cherchent des solutions alternatives pour compenser la réduction de l’aide américaine.
Alors que l’administration américaine défend une meilleure allocation des ressources, les experts du développement alertent sur les effets négatifs à long terme d’une telle restriction, notamment en période de crises humanitaires croissantes.
(AIP)
cmas