Abidjan, 12 mars 2025 (AIP) – Deux chevaux en état de souffrance avancée ont été saisis et euthanasiés le mercredi 12 mars 2025 dans la commune abidjanaise d’Abobo, par la direction des services vétérinaires et du bien-être animal (DSVBA) du ministère des Ressources animales et halieutiques (MIRAH).
L’opération fait suite à une alerte reçue le 19 février, signalant l’abandon de ces animaux dans des conditions préoccupantes.
Une mission d’investigation menée par la DSVBA a révélé que deux des trois chevaux présents sur le site d’Abobo Cocotier souffraient de pathologies graves.
« Ces animaux présentaient des plaies infectées, des nodules sur tout le corps et souffraient de cachexie sévère. L’un d’eux avait une fracture qui l’empêchait de se déplacer correctement », a expliqué Dr Alloya Mobio Samson, vétérinaire principal en charge de l’opération.
Les vétérinaires assermentés ont donc décidé de confisquer les chevaux, conformément aux dispositions de la Loi n°2020-995 du 30 décembre 2020 portant Code de santé publique vétérinaire.

« Notre objectif est de mettre fin à la souffrance de ces animaux et de sensibiliser la population sur la responsabilité des propriétaires. La maltraitance animale ne doit plus être tolérée », a insisté le vétérinaire.
Les résidents d’Abobo Cocotier ne sont pas surpris par cette intervention. Selon eux, la présence d’animaux errants est un phénomène récurrent dans le quartier.
« Il n’est pas rare de voir des chevaux ou même des moutons errer dans les rues. Ils causent des accidents et mettent en danger nos enfants. Il est temps que les autorités prennent des mesures strictes », témoigne Mobio Sylvain, infirmier à la retraite vivant à Abobo Cocotier.
Compte tenu de leur état critique et du risque de contamination, les chevaux ont été euthanasiés puis enterrés selon un protocole strict.
Les animaux ont d’abord reçu deux doses de tranquillisants chacun pour faciliter leur capture. Ils ont ensuite été transportés dans un camion et conduits à Biabou pour leur enfouissement.
Sur place, les vétérinaires, les agents de la mairie d’Abobo et ceux du ministère ont procédé à leur enterrement dans une fosse de trois mètres de profondeur, recouverte de chaux vive.
« Une première couche de chaux vive a été déposée avant l’enterrement des chevaux. Ils ont ensuite été recouverts d’une nouvelle couche de chaux, puis de terre. Ce procédé permet d’éliminer les agents pathogènes et d’éviter toute propagation de maladies », a expliqué le spécialiste.
Cette affaire remet en lumière la nécessité d’un respect strict des règles de bien-être animal en Côte d’Ivoire.
Dr Alloya rappelle que les propriétaires ont l’obligation de nourrir, soigner et protéger leurs animaux. La loi ivoirienne prévoit des sanctions sévères en cas de négligence ou de maltraitance.
« Toute personne reconnue coupable de maltraitance animale s’expose à des amendes, voire à des peines de prison, conformément au Code pénal et au Code de santé publique vétérinaire », prévient-il.
Les autorités exhortent la population à signaler tout cas de maltraitance animale aux services compétents. Cette intervention marque une étape importante dans la lutte contre la maltraitance animale en Côte d’Ivoire et pourrait bien faire jurisprudence pour d’autres cas similaires.
(AIP)
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