Abidjan, 26 jan 2024 (AIP)- Le Directeur coordonnateur de Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT), Dr Jacquemin Kouakou, a plaidé, mercredi 24 janvier 2024 à Grand-Bassam, pour une dotation plus suffisante du budget de la lutte contre la tuberculose, dont le plan stratégique évalue le taux de financement annuel en Côte d’Ivoire à 12 milliards de francs CFA, alors que celui pratiqué actuellement tourne autour de 3,5 milliards de francs CFA.
« Le plan stratégique évalue le taux de financement annuel en Côte d’Ivoire à 12 milliards de francs CFA, malheureusement nous n’en avons qu’autour de 3,5 milliards de francs CFA par an, donc il y a un déficit important en matière de financement. C’est le même problème dans tous les pays du monde, où la tuberculose est sous financée », a regretté Dr. Kouakou.
En plus du problème de financement, il a souhaité l’engagement de tous les acteurs dans la lutte contre la tuberculose, ainsi que la nécessite de l’implication de plusieurs paramètres.
« Le ministère en charge de la santé, à lui seul, ne peut lutter contre la tuberculose, c’est pourquoi il faut associer des partenariats importants, impliquant plusieurs facteurs. En plus, il faut un assainissement important en termes d’habitat, pour éviter que la promiscuité qui est l’une des sources majeures (transmissibilité par voie aérienne), soit maîtrisée, sans oublier la dénutrition qui est aussi l’une des causes de la maladie, puisqu’elle entraîne la diminution de l’immunité », a-t-il ajouté.
Financée par le fonds mondial, la lutte contre la tuberculose connaît encore d’énormes difficultés de financement pour combler toutes les interventions nécessaires à réduire le poids de cette maladie dans le monde, note-t-on.
Par ailleurs, Dr Jacquemin Kouakou a fait savoir que la réunion de validation du plan d’accélération de la Côte d’Ivoire 2024, fait suite aux réunions de 2018 et 2023 lors de l’Assemblée mondiale de l’Organisation des nations unies (ONU) à New York sur la question de la tuberculose à travers le monde et auxquelles les ivoiriens ont participé. Il a rappelé que l’objectif du Programme national de lutte contre la tuberculose, est que cette maladie ne soit plus un problème de santé publique à l’horizon 2030.
« L’objectif du Programme national de lutte contre la tuberculose, est que cette maladie ne soit plus un problème de santé publique à l’horizon 2030. Actuellement nous avons 123 cas pour 100.000 habitants. Nous voulons qu’il y ait moins de 10 cas pour 100.000 habitants », a signifié Dr Kouakou.
Poursuivant, il a fait remarquer que la réunion de restitution vise à présenter ce que le PNLT a pu obtenir en tant que pays, comme résultat à l’issue de la première réunion de 2018.
« Nous allons présenter les données, les atteintes au niveau du pays. Il y aura des discussions, des propositions qui vont nous permettre d’élaborer un plan qui sera validé ici par tous les acteurs locaux de lutte contre cette maladie qui est la première cause de mortalité dans notre pays. Après sa validation, le plan sera mis en œuvre pour les trois prochaines années », a-t-il ajouté.
Selon Jacquemin Kouakou, la première réunion visait à mettre en place un plan d’accélération de la lutte contre la tuberculose. Les pays devraient s’engager à mettre en œuvre des activités pour répondre aux besoins de réduction du poids de la maladie dans le monde. Cinq années après, il y a eu des avancées, mais l’épidémie de la Covid 19 ayant freiné l’élan de beaucoup de pays, l’ONU a remobilisé encore la communauté internationale à accélérer les interventions en 2023.
En 2018 et en 2023, il y a eu des réunions de haut niveau organisées par l’Assemblée mondiale de l’ONU pour parler spécifiquement de la tuberculose, à travers le monde entier, en vue d’arriver à bout de cette maladie dite ancienne, mais qui constitue un facteur de taux de mortalité très élevé.
(AIP)
Krk/fmo