Abidjan, 22 mai 2024 (AIP)- Le directeur des services vétérinaires de Côte d’Ivoire, Dr Kallo Vessaly, a exhorté ce mercredi 22 mai 2024, à Abidjan, les éleveurs de porcs à pratiquer l’abattage conventionnel afin de garantir la sécurité alimentaire des populations.
Intervenant au forum d’échanges de l’AIP, autour du thème “La peste porcine : quels impacts socio-économiques et sanitaires pour les éleveurs et consommateurs ? “, Dr Kallo Vessaly a dénoncé les abattages clandestins pratiqués par certains éleveurs sous la demande de particuliers. Ces abattages, suivis du déversement des matières organiques animales dans la nature, entraînent la vente de viande non contrôlée dans les commerces.
Ces pratiques présentent de sérieux risques sanitaires pour la population, incluant la propagation de maladies telles que la grippe porcine, l’insuffisance rénale et la tuberculose. Ces risques sont exacerbés lorsque la viande n’est pas cuite à une température suffisante pour neutraliser les germes. Le virus de la peste porcine africaine par exemple, peut rester actif jusqu’à trois ans dans une viande congelée, a souligné le directeur des services vétérinaires du ministère des ressources animales et Halieutiques (MIRAH).
« L’abattage clandestin est une pratique que nous combattons fermement. En 2021, nos services ont saisi 4 tonnes de viande, en 2022, 32 porcs et une tonne de viande ont été confisqués, et en 2023, plus de 3 tonnes de viande ont été saisies dans une zone d’abattage clandestin à Bingerville. Ces zones d’abattages ont fait l’objet de destruction », a déclaré Dr Kallo.
En mai 2024, les services vétérinaires du MIRAH ont découvert plusieurs foyers du virus de la peste porcine africaine notamment à Daloa où plus de 150 bêtes ont été abattues, à Bouaflé avec plus de 500 bêtes abattues, et à San-Pedro et Songon avec plus de 9 000 bêtes abattues.
Dr Kallo a distingué l’abattage clandestin des abattages effectués dans le cadre familial, qui sont des pratiques culturelles répondant à des besoins de consommation familiale et non à des fins commerciales illégales.
Il a mentionné que des abattoirs industriels de porcs sont répartis au kilomètre 17, dans la zone de Yopougon, à Port-Bouët et à Bingerville, pour assurer un abattage réglementé et sécurisé.
Dr Kallo Vessaly a appelé les éleveurs à minimiser le risque d’infection de leurs bêtes en respectant les pratiques de biodiversité, pour le bien-être général des populations.
Pour renforcer la politique de protection des consommateurs, l’État de Côte d’Ivoire a mis en place des mesures visant à améliorer la couverture vétérinaire, à mettre en œuvre des plans de contrôle et de surveillance, et a adopté en 2023 un projet dédié à la sécurité sanitaire des aliments.
(AIP)
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