Abidjan, 30 juil 2024 (AIP) – Un atelier de renforcement des capacités techniques des acteurs nationaux de lutte contre le travail des enfants s’est ouvert mardi 30 juillet 2024 à Grand-Bassam en vue d’aboutir à une meilleure traçabilité sociale du cacao et à une feuille de route actualisée des agents vérificateurs.
Cet atelier qui s’achève le 1er août est initié par le Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (CNS) et le Comité interministériel de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (CIM) en collaboration avec le conseil du café-cacao.
Il vise à tirer parti des exigences prescrites par les règlements de l’Union européenne sur la durabilité des chaînes d’approvisionnement des matières premières pour modéliser et opérationnaliser un système de traçabilité sociale du cacao afin de répondre à l’attente des consommateurs internationaux.
Selon la secrétaire exécutive du CNS, Sylvie Patricia Yao, également directrice de Cabinet de la Première dame, il s’agit pour la Côte d’Ivoire de ne plus subir des menaces d’embargo et d’interdiction de son cacao, mais de les prévenir et de les anticiper, voire de les annihiler en mettant en place des mécanismes robustes opérationnels et fiables en vue de prévenir et éliminer le travail des enfants de la chaîne d’approvisionnement du cacao dans le pays.
« Dans cette perspective, la construction d’un système intégré de traçabilité sociale du cacao doit être pour nous un objectif prioritaire à court terme », a-t-elle fait savoir, remerciant la Première dame, Dominique Ouattara, présidente du CNS, pour le recrutement du corps des agents vérificateurs du travail des enfants dans la production du cacao.
Pour Mme Yao, ce recrutement permet à la Côte d’Ivoire d’institutionnaliser la lutte contre le travail des enfants à travers une approche pérenne et une surveillance permanente de proximité pour prévenir tout risque de travail des enfants dans les communautés productrices de cacao, et d’orienter les victimes vers les dispositifs de prise en charge.
Cet atelier a réuni des délégués du conseil du café-cacao, des inspecteurs du travail, des coordonnateurs régionaux du Système d’observation et de suivi du travail des enfants en Côte d’Ivoire (SOSTECI), des travailleurs sociaux exerçant dans les centres sociaux dans les zones cacaoyères ainsi que des experts techniques des ministères en charge de la lutte contre ce phénomène.
Des vastes campagnes de sensibilisation et de communication contre le travail des enfants sont régulièrement menées par le CNS à travers le pays, et des actions de remédiation sont mises en œuvre pour sauver les enfants victimes. Grâce à tous ces efforts, le taux de prévalence nationale du travail des enfants est en baisse depuis 2012.
Il est passé de 39% en 2012, à 31,3% en 2016 et à 21,6% en 2021, selon la comparaison des données des enquêtes à indicateurs multiples de 2012 et 2016, et de l’enquête démographique et de santé de 2021. Dans le secteur spécifique du cacao, selon l’étude 2019 de NORC de l’Université de Chicago, cette baisse est de l’ordre de 32% dans les communautés où des actions de remédiation ont été réalisées.
A ce jour, ce sont plus d’un million d’hommes et de femmes qui cultivent le cacao à travers le pays et plus de six millions de personnes qui tirent directement leurs ressources vitales de la culture du cacao, soit environ 20% de la population ivoirienne.
Par ailleurs, la Côte d’Ivoire fournit à elle seule plus de 44% de la production mondiale de cacao, selon les données de l’ICCO pour l’année cacaoyère 2022/2023, devant le Ghana qui en a produit 14% de l’offre mondiale et l’Equateur 9%. 67% du cacao ivoirien est exporté vers les pays de l’Union européenne et 14% vers les Etats-Unis d’Amérique.
(AIP)
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