Abidjan, 09 sept 2024 (AIP) – A l’ouverture de la 57e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, lundi 9 septembre 2024 à Genève, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a appelé à mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas, dénonçant un « mépris flagrant du droit international » dans l’enclave palestinienne.
Alors que la guerre à Gaza est entrée dans son 12e mois sans signe de répit, « éviter un conflit régional de grande ampleur est une priorité absolue et urgente », a martelé Volker Türk.
« Les États ne doivent pas – ne peuvent pas – accepter un mépris flagrant du droit international, y compris des décisions contraignantes du Conseil de sécurité et des ordonnances de la Cour internationale de justice, que ce soit dans cette situation ou dans toute autre », a insisté M. Türk.
Il a fait référence à un avis rendu en juillet par la plus haute juridiction de l’ONU, qui jugeait l’occupation israélienne illégale, soulignant que cette situation nécessitait une résolution globale.
Cette nouvelle déclaration du chef des droits de l’homme de l’ONU intervient alors que depuis les attaques sanglantes du 7 octobre qui ont coûté la vie à plus de 1.200 personnes en Israël, 101 otages sont toujours détenus à Gaza, onze mois plus tard.
Plus de 41.000 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes. Plusieurs milliers ont été blessés et des milliers restent sous les décombres à Gaza. Près de 1,9 million de personnes ont été déplacées de force dans la bande de Gaza, souvent à plusieurs reprises.
« Chaque jour, les Palestiniens luttent pour survivre », a affirmé M. Türk. Si le nombre réel est probablement plus élevé, près de 10.000 Palestiniens sont également détenus dans des prisons israéliennes ou des installations militaires ad hoc, souvent de manière arbitraire, et plus de 50 personnes sont décédées en raison des conditions inhumaines et des mauvais traitements qu’elles ont subis.
En Cisjordanie, des opérations meurtrières et destructrices, dont certaines ont atteint une ampleur inégalée au cours des deux dernières décennies, aggravent une situation déjà désastreuse en raison des graves violences commises par les colons.
« Le monde ne peut pas laisser cette situation perdurer. Nous savons que les guerres se répercutent sur les générations futures, favorisant des cycles de haine répétés si leurs causes ne sont pas traitées », a dit M. Türk.
Il a appelé le monde à « se réveiller », estimant que la « nouvelle normalité ne peut pas être une escalade militaire vicieuse sans fin et des méthodes de guerre, de contrôle et de répression technologiquement ‘avancées’ et de plus en plus horribles ».
Selon le chef des droits de l’homme de l’ONU, la « nouvelle normalité » ne peut pas être non plus l’indifférence continue à l’égard des inégalités croissantes au sein des États et entre eux. La « nouvelle normalité » ne peut signifier accepter l’injustice, motivée par la cupidité, que la triple crise planétaire affecte le plus ceux qui sont les moins responsables, ou que le développement durable reste inaccessible à tant de personnes.
(AIP)
cmas