Abidjan, 26 sept 2024 (AIP)- Le directeur de la région Afrique de l’Ouest et du Centre du Fonds de nations unies pour la population (UNFPA), Dr Sennen Hounton, a expliqué que le taux de couverture en matière de contraception dans ces deux zones est loin de la couverture visée, avec 25%.
Il a exprimé cette assertion lors d’un webinaire organisé mercredi 25 septembre 2024, par le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN), dans le cadre de la Journée mondiale de la contraception célébrée chaque 26 septembre.
Abordant le thème de cette année : « Élargir l’accès et les choix : renforcer la planification familiale en Afrique de l’ouest et du centre», Dr Sennen Hounton a rappelé que la commémoration de la contraception permet d’évaluer le chemin parcouru, les acquis, les enjeux et défis du moment, en matière de planification familiale et de la santé sexuelle et de la reproduction. A cet effet, il a soutenu que le droit à la contraception est un choix fait par chaque individu de prendre une décision éclairée en ce qui concerne sa santé reproductive et son bien-être.
« Même s’il y a des progrès réalisés ces dix dernières années en matière de prévalence contraceptive, avec une moyenne de 13% en 2015 à 18% en 2024, les deux régions restent confinées à 25% en besoins non satisfaits, pour la tranche d’âge des 15 à 49 ans », a-t-il soutenu.
Selon lui, les obstacles majeurs relevés sont la pauvreté, les crises socio-politiques et humanitaires qui causent le déplacement forcé des populations… « Aussi, les trois défis majeurs pour avoir de meilleurs résultats sont, l’environnement (les gouvernants doivent faciliter l’accès et même revoir les prix au rabais, la promotion du choix de l’individu), l’offre (rendre accessible et diversifier la chaine d’approvisionnement des sites, ainsi que les routes), et enfin, la demande (faire beaucoup de communication, la mobilisation sociale des différents groupes spécifiques de la communauté…) », a affirmé Dr Hounton.
Pour ce qui concerne l’implication de la société civile et des ONGs, le directeur général du hub régional pour l’Afrique du nord, de l’ouest et du centre de l’Initiative ‘FP2030’, Dr Martin Migombano, a éclairé sur la mission de sa structure.
« Nos activités consistent à combiner les synergies pour créer un environnement où les femmes jouent un rôle essentiel dans leur communauté en décidant elles-mêmes d’utiliser des contraceptifs. La planification familiale est un élément essentiel que les pays devraient adopter pour leur développement, car nombreux sont les pays où les femmes sont le moteur des petites entreprises. L’accès à la contraception leur donnera donc la possibilité de poursuivre leurs études et/ou leurs activités comme elles le souhaitent, et le temps de devenir des membres influents de la communauté », a-t-il éclairé. Il a toutefois insisté sur le fait que leurs activités et programmes sont alignés sous les priorités de chaque pays.
La responsable de l’Association malienne pour la protection de la famille, Alima Cissé, quant à elle, a partagé l’expérience de sa structure, dont les activités majeures sont le coaching et les causeries de groupe avec les femmes dans les salons de coiffure.
« Nous avons un taux de fécondité de plus de six enfants par femme au Mali. Ainsi, dans le le cadre de nos activités de coiffeuses, nous profitons de l’atmosphère détendu et discret du salon de coiffure, qui sont d’ailleurs très prisés par les femmes, pour partager avec elles sur les méthodes contraceptives et leur en proposer. Ce sont surtout les préservatifs et les pilules. Pour ce qui concerne les injections, nous les référons au centre de santé le plus proche », a-t-elle expliqué, tout en soulignant que les résultats de ce projet sont encourageants, et que les membres de l’association bénéficient de sessions de renforcement des capacités sur la question avec des spécialistes de la santé.
Ce webinaire du REMAPSEN, organisé dans le cadre de l’édition 2024 de la Journée mondiale de la contraception a vu la participation d’une trentaine de journalistes d’Afrique francophone, anglophone et lusophone. Cette journée vise notamment à favoriser l’information de chacun quant aux moyens de contraception et aux dispositifs d’information et d’accompagnement existant.
(AIP)
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