Abidjan, 10 avr 2025 (AIP) – Le directeur coordonnateur du Programme national de la santé mentale, Pr Koua Asseman Médard, a souligné, jeudi 10 avril 2025, au siège de l’Agence ivoirienne de presse (AIP) à Abidjan-Plateau, les efforts déployés par le gouvernement pour répondre de manière efficace aux troubles du spectre de l’autisme (TSA) en Côte d’Ivoire.
Invité du « Forum de l’AIP », placé sous le thème « Autisme : tous engagés pour un système de santé inclusif en Côte d’Ivoire », le Pr Koua a présenté la nouvelle stratégie intégrée du ministère de la Santé, qui repose sur trois piliers fondamentaux : la promotion des activités de prévention, le renforcement des capacités de diagnostic, et l’organisation d’une prise en charge accessible, aussi bien sur les plans financier que socioculturel.
Concernant le premier pilier, il a indiqué que, sur instruction du ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre N’Gou Dimba, une révision du carnet mère-enfant a été engagée. Cette mise à jour vise à faciliter la surveillance systématique du développement des enfants de zéro à cinq ans, période au cours de laquelle apparaissent généralement les premiers signes d’autisme.
« La sage-femme est le premier contact de l’enfant avec le système de santé, et le carnet de naissance constitue sa première carte d’identité. Il est important qu’il contienne des informations stratégiques permettant de repérer précocement les troubles du développement », a t-il précisé.
Le deuxième pilier repose sur le diagnostic précoce, notamment grâce au développement d’un algorithme utilisable dès 18 mois, permettant à des médecins généralistes, formés à cet outil, de poser les premiers diagnostics, y compris dans les zones les plus reculées du pays.
Le troisième pilier, relatif à la prise en charge, enregistre déjà des avancées. Le directeur coordonnateur a annoncé que le système de santé public, qui ne comptait auparavant aucun orthophoniste, dispose aujourd’hui de sept professionnels en poste, et vise à en atteindre 24 d’ici 2026, afin d’assurer une couverture nationale plus équilibrée. Une ligne téléphonique gratuite, le 143, a été mise en place pour orienter les familles vers les services spécialisés les plus proches de leur lieu de résidence.
“Dans le cadre de cette dynamique, la campagne nationale « Avril Bleu » a été officiellement lancée au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Treichville pour deux raisons majeures : d’une part, pour engager la direction du CHU à offrir un paquet de services dédiés à l’autisme ; d’autre part, pour marquer la pose de la première pierre du Centre intégré de diagnostic et de prise en charge des troubles du spectre de l’autisme (TSA) et des troubles neurologiques du développement (TND)”, a t-il ajouté.
Il a lancé un appel à la mobilisation de tous les acteurs de la société, notamment les familles, associations, ONG et professionnels des médias, afin de garantir le succès de cette politique de santé inclusive, centrée sur la prévention, le dépistage précoce, et l’accompagnement des enfants autistes.
Les troubles du spectre de l’autisme, qui sont des troubles précoces et sévères du développement de l’enfant, représentent aujourd’hui une priorité mondiale de santé publique. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 1 % de la population mondiale pourrait être concernée par ces troubles.
(AIP)
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