Tabou, 19 avr 2025 (AIP) – Le directeur départemental de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle de Tabou, Dr Mian Boua Moïse, a exhorté, mercredi 16 avril 2025 à Tabou, les femmes enceintes à suivre scrupuleusement toutes les étapes des consultations prénatales, afin de garantir un accouchement dans de bonnes conditions.
Dr Mian a lancé cet appel lors de la réunion trimestrielle du comité départemental de surveillance des décès maternels et de riposte. Il a invité les participants, notamment les chefs de village et de communauté, les guides religieux ainsi que les représentants des jeunes et des femmes, à relayer ce message au sein de leurs différentes bases.
Son collaborateur, Dr Gnamien Fabrice, a présenté la situation épidémiologique en indiquant que le département a enregistré 228 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes en 2022, soit en moyenne un décès par mois. Il a attribué ces décès à plusieurs facteurs, notamment le non-respect des quatre consultations prénatales obligatoires, voire leur absence totale, l’éloignement des centres de santé, l’état dégradé des routes, l’insuffisance des infrastructures sanitaires, ainsi que les accouchements à domicile.
La répartition des consultations prénatales (CPN) dans le district au premier trimestre de l’année 2025 montre que, sur un total de 11.234 femmes ayant effectué la première consultation, seulement 4.438 ont accompli les quatre consultations recommandées. Sur 7.202 accouchements enregistrés, 181 ont eu lieu à domicile. Aucun décès maternel n’a été enregistré au cours de ce trimestre.
Le district sanitaire dispose de 34 structures sanitaires, dont deux établissements privés conventionnés. On y recense 14 médecins pour une population de 298.165 habitants, soit un ratio d’un médecin pour 21.298 habitants. Pour cette même population, on ne compte qu’un chirurgien, aucun gynécologue, et trois ambulances encore fonctionnelles sur les six existantes dans le département.
Un décès maternel est défini comme tout décès survenant chez une femme pendant la grossesse, au moment de l’accouchement ou dans les 42 jours suivant l’accouchement. La Côte d’Ivoire a enregistré 385 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes en 2021, poussant l’État à entreprendre des actions pour enrayer ce fléau.
(AIP)
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